L'Actualité stendhalienne sur le blog Stendhal

Stendhal

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Paul Désalmand

CHER STENDHAL, UN PARI SUR LA GLOIRE

Éditions Bérénice
Distribution :  Collectif des éditeurs indépendants
37, rue de Moscou
75008 Paris.

 

adresse E-mail de l'auteur : pablodesal@noos.fr

 

SOMMAIRE

CHER STENDHAL

sur le site

http://www.armance.com

LISTE DES FICHIERS

1 Dossier préparatoire par livres lus

2 Références des éléments cités ou chapardés

3 Index des auteurs cités

4 Mots-clés par thèmes

5 Mots clés par oeuvres

6 Bibliographie

7 Remerciements

8 Chapitres non retenus ou non terminés

9 Articles dans la presse

10 Index par noms de personnes

11 Index des personnages

12 Réactions sur site Reysset

13 Actions de promotion et conférences

14 Émissions radio ou TV

15 Histoire éditoriale du livre (Cher Stendhal)

16 Index des noms de lieux

17 Index des thèmes

18 Éléments du tome II

19 Éléments sur la collection CHER GRAND HOMME (en projet)

20 État des ventes ou des droits dérivés ou voisins

21 Du même auteur (passé et futur)

22 Courrier reçu par l'auteur avant et après publication

23AVIS DE RECHERCHE

24 Où le trouver


 

RÉFÉRENCES PAR CHAPITRE

Quelques références manquent qui sont remplacées par des barres obliques (////). Nous comptons sur les visiteurs du site pour nous aider à localiser ces textes.

Si vous constatez des différences avec la version que vous connaissez, cela peut provenir du fait que nous ne partons pas de la même édition. Mais n'hésitez pas à signaler toutes les erreurs car nous préparons déjà la deuxième édition.

ABREVIATIONS

Pour plus de précisions sur les livres cités ici, se reporter à la bibliographie.

Alain, Alain, Propos, tome 1, Pléiade.

Baud, Baudelaire Charles, Œuvres complètes, éd. Le Dantec, Pléiade.

Bos, Bosquet Alain, La Fable et le fouet, Gallimard.

Buz, Buzzati Dino, Un amour, Le Livre de poche

Cam, Camus Albert, Théâtre, récits, nouvelles, Pléiade.

Cas, Michel del Castillo, Né de père français, Grasset.

Cercle, Stendhal, Œuvres complètes, Édition du Cercle du Bibliophile. Le premier chiffre donne le numéro du volume, le second celui de la page.

Cham, Chamfort, Maximes et pensées…, GF.

Char, Char René, Œuvres complètes, Pléiade.

Cœur, Martineau Henri, Le Cœur de Stendhal, 2 vol., Albin Michel.

Cor 1, Cor 2, Cor 3, Stendhal, Correspondance, respectivement tomes 1, 2 et 3, Pléiade.

Cro, Crouzet Michel, Stendhal ou Monsieur Moi-même, Flammarion.

DA, Stendhal, De l'amour, Le Livre de poche.

Den, Denier André, , Stendhal Club n° 2.

Denis, Denis Maurice, Le Ciel et l'Arcadie, Hermann.

Felb, Felberg Lily R., Stendhal et la question d'argent au cours de sa vie, Collection stendhalienne n° 19, Grand Chêne.

Gide, Gide André, Journal, tome 2, Pléiade.

Gra, Gracq Julien En lisant en écrivant, Corti.

Heis, Heisler Marcel, Stendhal et Napoléon, Nizet.

Laur, Laurent Jacques, Stendhal comme Stendhal…, Grasset.

Man, Manéglier Hervé, Les Artistes au bordel, Flammarion.

Matz, Matzneff Gabriel, Maîtres et complices, Jean-Claude Lattès.

Maur, Mauriac François, Le Romancier et ses personnages, Pocket.

MT, Stendhal, Mémoires d'un touriste, dans Voyages en France, Pléiade.

Mul, Muller Maurice, , Stendhal Club n°38.

Nie, Lettres, Nietzsche Friedrich, Dernières lettres, Rivage poche.

Nie, Nietzsche Friedrich, Œuvres, tome II, Bouquins.

OI 1 et OI 2, Stendhal, Œuvres intimes, tomes 1 et 2, Pléiade sous la direction de Del Litto.

OI Mar, Stendhal, Œuvres intimes, Pléiade sous la direction de Martineau.

PL, Stendhal, Paris-Londres, chroniques, Stock.

Rom 1 et Rom 2, Stendhal, Romans, tomes 1 et 2, Pléiade.

Rou, Rousseau Jean-Jacques, Confessions et autres textes, Pléiade.

Roy, Roy Claude, Permis de séjour, 1977-1982, Gallimard.

Rud, Rude Fernand, Stendhal et la pensée sociale de son temps, Gérard Monfort.

Sag, Sagan Françoise, Œuvres, Bouquins.

Taine, Taine Hippolyte,Philosophie de l'art, Slatkine Reprints.

Voy Fr, Stendhal, Voyages en France, Pléiade.

Voy It, Stendhal, Voyages en Italie, Pléiade.

Épigraphe

Page 5, : Gra, 45-46.

Page 9, : Cor 3, 435.

Page 10, : Cro, 743.

Page 12, : OI 1, 17 ; : Cor 1, 44.

Page 13, : Cor 1, 44 ;

Pages 15-16, : Cercle 25, 451-453.

Page 16, : Cercle 25, 534.

Page 17, : Cercle 25, 530 ; : Cercle 25, 443 ; : Cro, 690 ; : Cœur 2, 380-381.

Page 19, : OI 2, 413 ; : Cercle 32, 192 ; éléments sur Thiers : OI 2, 1155-1156 ; firodea : Cro, 732.

Le Milanais

Page 22, : Cor 3, 462.

Condamnés pour médiocrité

Page 24, : OI 1, 232 ; : Cor 1, 609-610.

Page 25, : Cor 1, 609 ; : Cor 1, 352.

Page 26, : Voy It, 1048-1049.

Un noir coquin

Page 27, : OI 2, 598 ; : OI 2, 615.

Page 28, nez de la belle voyageuse : OI 2, 604.

Genève-Milan par le Saint-Bernard

Page 29, : OI 2, 936.

Page 30, , OI 2, 937 ; : OI 2, 959 ; : OI 2, 937.

Page 31, : OI 2, 946 ; : OI 2, 947 ; : OI 2, 944.

Les privilèges

Tout ce chapitre : OI Mar, 1525-1530 ou OI 2, 982-988.

Chère Pauline

Page 35, : Cor 1, 257 ; : Cor 1, 259 ; : Cor 1 : 345.

Page 36, : Cor 1, 29 ; : Cor 1, 69 ; : Cor 1, 2 ; : Cor 1, 120 ; : Cor 1, 168.

Page 37, : Cor 1, 150 ; : Cor 1, 68.

Page 38, : Cor 1, 348 ; : Cor 1, 344 ; : Cor 1, 598 ; : Cor 1, 1151 ; : OI 327 ou OI Mar, 697 ; : Cor 1, 164.

Page 39, : OI 2, 488 ; : Cor 1, 539.

Du mariage

Page 41, : Cor 1, 633 ; : Cor 1, 107 ; : Cor 1, 107.

Page 42, : Cor 1 : 1807 ; : Cor 1 : 349 ; : Cor 1, 343 ; : Cor 1, 348 ; : Cor 1, 344 ; : Cor 1, 343.

Page 43, : Cor 1, 371 ; : Cor 2, 155 ; , Cor 3, 221.

Page 44, : Roy, 69.

Grenoble, la nausée

Page 45, : OI 2, 620 ; : OI 2, 624.

Page 46, : OI 2, 473 ; : OI Mar, 35 ; : OI 1, 902 ; : Cor 1, 147.

Page 47, : OI 2, 624.

Mon père, ce scélérat

Page 49, : Cor 1, 986 ; : OI 2, 597 ; : OI 2, 869.

Page 50, : Cor 1, 821 ; : Cor I, 823 ; : OI 2, 558.

Page 51, : OI 2, 729 ; : OI 2, 788 ; : Cor 1, 327.

Page 52, : OI 2, 729.

Le monde s'effondre

Page 53, : OI 2, 556 ; : OI 2, 563 ; : OI 2, 676 ; : OI 2, 567 ; : OI 2, 567.

Page 55, : OI 2, 568 ; : OI 2, 568 ; : OI Mar 26.

Page 56, : OI Mar, 27 ; : OI 2, 653 ; sur père rendu responsable : OI 2, 1375 ; commentaire V. Del Litto : OI 2, 1352-1353 ; : OI 2, 563.

Page 57, : OI 2, 564.

Considérations sur la bassesse d'âme

Page 59, : OI Mar, 358 ; : OI Mar, 358.

Page 60, : OI Mar, 358 ; : Cham, 123 ; : Cor 1, 126 ; : Cor 2, 717 ; : OI Mar, 1413 ; : OI 2, 730 ; : OI 1, 909.

Page 61, : OI 1, 334 ; : OI 1, 386.

Page 62, : PL, 19 ; :////// ; : OI 1, 331 ; lingots d'or : Cor 1, 335.

Page 63, : OI 1, 99 ; : OI 1, 219.

Le peuple et la canaille

Page 65, : OI Mar, 224 ; : OI Mar, 139 ; : OI 2, 678.

Page 66, : OI Mar, 132 ; : OI Mar, 139 ; : Cercle 13, 370 ou Voy It, 507-508 ; : Cercle 13, 370.

Page 67, : Cercle 13, 371.

Tatillonnage et vanité

Page 69, : OI 1, 557 ; : Cor 1, 94 ; : Cor 2, 184.

Page 70, : OI 2, 280 ; : Cor 1, 54 ; : Matz, 55.

Page 71, : Cor 1, 97 ; : Cor 1, 589-590 ; : OI 1, 96.

Le pornographe

Page 73, : Rom 1, 298 ; : Rom 1, 543 ; : Rom 2, 437 ; : Voy It, 841.

Page 74, : Rom 2, 972 ; : Rom 2, 973 ; : Laur, 211.

Page 75, : Cor 2, 96 ; : Cor 2, 98 ; : OI 1, 404-405 ; : OI 1, 731.

Page 76, : OI 1, 483 ; : OI 1, 419 ; : OI 1, 393 ; : OI 1, 524 ; : OI 1, 480 ; : OI 1, 432-433.

Page 77, , OI 1, 746 ; : Cor 1, 1005-1006 ; : OI 1, 311.

Page 78, : OI 1, 20-21 ; : Cercle 33, 323 ; : OI 1, 345.

Page 79, : OI 1, 135-136.

Douleurs cuisantes

Page 81, : Den, 107.

Page 82, : Den, 107.

Page 83, : Cor 1, 1000 ; : Cor 1, 812 ; : OI 1, 641 ; : Cor 1, 539.

Page 85, : Man, 7 ; , Man, 57 ; : Man, 218 ; : Man, 30.

Stendhal poète

Page 87, : OI 2, 780 ; : PL, 397.

Page 88, , Rom 1, 279.

Page 89, , Cercle 33, 3-4.

Page 90, : Cercle 33, 3.

La vérité, l'âpre vérité

Page 91, : Rou, 1149-1150.

Page 92, : Cor 3, 140 ; : OI 2, 283.

Page 93, : OI 2, 552 ; : OI 2, 716 ; : OI 2, 532 ; : OI 2, 671.

Page 95, : Rom 1, 692 ; : Rom 1, 692 ; : Rom 1, 692.

Napoléon ou l'énergie

Page 97, : Rom 1, 785 ; : OI 2, 746.

Page 98, : Heis, 7 (dans MT) ; : OI 1, 947 ; : Heis, 59.

Page 99, : Rom 2, 25 ; : Cor 1, 14 ; : OI 2, 540.

Page 100, : OI 1, 268 ; : Rom 1, 404 ; : Heis, 93 et Vie int, 582 qui renvoie à Marginalia II, 13-14 dans édition du Divan) ; : Cercle 39, 353-354.

Mes chers tilleuls

Page 103, : OI 2, 873 ; : OI 2, 874 ; : OI Mar, 348.

Page 104, : OI Mar, 349.

Influences répulsives

Page 106, : OI 1, 591-592.

Page 107, : OI2, 399 ; : OI 2, 191 ; : Cor 1, 213.

Page 108, : Cercle 18, 249 (dans Rom 2, 652, pas la ponctuation (:) après morte).

Je hais les dimanches

Page 110, : Cor 1, 72 ; : OI 2, 730-731 ; : Voy It, 228 et note p. 1467.

Psychogéographie stendhalienne

Page 112, : OI 1, 676

Le grand mot : inventer

Page 115, : Cor 1, 184 ; : Cercle 1, 24 ; : Cor 1, 184.

Page 116, : OI 2, 103 ; : Voy Fr, 46 (dans MT) ; : Gide, Journal, 27.11.1941 ; : OI 1, 277 ; : Cercle 25, 525.

Page 117, : Rom 2, 1371 ; : Cor 2, 7 ; : Voy Fr, 560.

La science de l'homme

Page 119, : Cor 1, 144 ; : OI 1, 578 ; : OI 1, 369.

Page 120, : Cor 1, 144 ; : Cor 1, 144 ; : Cor 1, 235 ; : Cor 1, 347.

Page 121, : OI 1, 721 ; : Cor 1, 22 ; : Cor 1, 576.

Page 122, : OI 1, 819 ; : OI 1, 245 ; : OI 1, 711 ; : OI 1, 91.

Popeye, Stendhal et Saint-Simon

Page 123, : OI 2, 931 ; : OI 2, 851.

Page 124, : OI 2, 298 ; : OI 2, 273.

Stendhal écologiste ?

Page 125, : Cercle 16, 192 ; : Cercle 16, 87 ; : Rom 1, 262.

Page 126, : Cercle 24, 57 ; : Cercle 24, 296.

Page 127, : Cercle 35, 196 ; : Cor 1, 62.

Page 128, : OI Mar, 1088 ; : Cercle 15, 424.

Un moment de bonheur

Page 131, : OI Mar, 140-142.

Page 132, : OI Mar, 143 ; : OI Mar 143.

L'argent quand on en manque

Page 134, : Cor 1, 482.

Page 135, : OI 1, 605.

Page 136, : Felb, 53 (qui cite R. Dollot, Autour de Stendhal, p. 15).

Page 137, : Rom 1, 1148 ; : Rom 1, 768 ; : DA ch. 61, 256.

Les Anglais sont tristes

Page 139, : Voy It, 20 ; : Voy It, 703 ; : Voy It, 20.

Page 140, touriste prélevant un morceau de fresque : Voy It, 817 ; : Voy It, 846 ; //// ; : Cor 1, 904 ; ////, (même idée dans Voy Fr, 125) ; : Voy It, 863 ; : Cor 2, 121-122.

Page 141, : Voy It, 49 ; : PL, 376.

Page 143, : PL, 495.

L'ambition ou pourquoi devenir colonel

Page 147, : Voy It, 48 ; : Alain, 542 (3. 10. 1923) ; : OI 1, 851.

Page 148, : OI 2, 132 ; : Cor 1, 88 ; : OI 1, 457 ; : Cro, 180.

Page 149, : OI 1, 914.

La campagne de Russie

Page 155, verre de limonade : Cor 1, 893 ; : Cor 1, 528.

Page 156, : PL, 296 ; : PL, 297.

Page 157, : PL, 298 ; : Cro, 186.

Page 158, : Cor 1, 689.

Page 159, : Cor 1, 683 ; : Rud, 251 (interview du Temps, 28. 8. 1901).

Page 160, : Voy It, 933 ; : OI 2, 448 ; : Rom 2, 59 ; le jour de ses trents ans : Cor 1, 690.

Page 161, : Voy It, 323.

Heureusement qu'il y a Mozart

Page 163, : Nie, Lettres, 54 ; : OI 2, 5 ; : OI 2, 42.

Page 164, : Voy It, 289 ; : Cor 1, 659 ; : Cor 1, 366 ;

rince-bouche : Cro, 160 ; : Cor 1, 659.

Page 165, : Cercle 22, 238.

Page 166, : Cercle 22, 238

Le miroir déformant

Page 167, : Rom 1, 215 ; : Rom 1, 288 ; Eh, monsieur… » : Rom 1, 557.

Page 168, : Cercle 20, 148 ; : Cercle 32, 219.

Page 169, : OI 2, 1451 ; : Voy It, 541 ; : PL, 484 ; : Rom 1, 576.

Page 170, : Cercle 25, 534 ; : Maur, 31 ; : Maur, 43-44.

Le génie du soupçon

Page 173, : OI Mar, 1394 ou OI 2, 430

Page 176, : Sar, 73-74 ; : Rom 1, 775.

Page 177, : Rom 1, 773.

Le mystificateur

Page 180, : Voy It, 755.

L'art du roman

Page 184, : Cor 2, 645 ; : Cor 3, 536-537.

Chevalier de la manchette ?

Page 187, : OI 1, 904-905.

Page 188, pour le plaidoyer : Cœur, 1, 326.

Page 189, : Cercle 27, 93 ; : Flau, 483-484.

Le féministe

Page 193, : Rom 1, 996 ; : DA, 215 ; : DA, 216 (voir aussi OI 2 41) ; : DA, 215 ; : DA, 215.

Page 194, : Voy It, 56.

Page 195, : DA, 215 ; : DA, 214 ; : DA, 199.

Page 196, : Rom 1, 279, Texte exact en Pléiade : ; : Rom 1, 693 ; : DA, 60.

À nous les petites Anglaises !

Page 197, : OI 2, 483 ou Cercle 36, 88 ; : OI 2, 484 ou Cercle 36, 89 ;

: OI 2, 484.

Page 198, : OI 2, 485 ; : OI 2, 486 ; : OI 2, 1283.

Ce cher Stendhal

Page 207, : OI 1, 370.

Page 208, : Rom 1, 767.

Revenus éditoriaux

Page 215, Le Rouge et le Noir, Cor 2, 908-909.

Babilan ?

Page 217, : Baud, 1295-1296 ; : Cercle 5, XXIV.

Page 218, : Rom 1, 189 ; : Rom 1, 191 ou Cor 2, 97 ; : DA ch.4, 278.

Page 219, : DA, 344-345 ; : DA, 346.

Page 220 : : Cercle 36, 28 ; : Cercle 36, 29 ; : Cercle 36, 29.

Les lunettes vertes

Page 225, : DA ch. 17, 53 ; : DA, 473.

Page 226, : DA ch. 10, 41; : OI 2, 679.

L'enchantement de la nature

Page 227, : OI Mar, 14.

Page 228, : Rom 2, 877 ; : OI 1, 341 ; : DA, 235 ; : Buz, 161.

Page 229, : Buz, 159-160.

Comment voir un tableau

Page 232, : Cercle 27, 366.

Page 233, : Cercle 27, 88.

De l'émotion en peinture

Page 235, : Denis, 5 ; : Taine, 334-335.

Page 236, : Taine, 336 ; : Taine, 336.

Page 237, : Cercle 6, 160 ; : Mer, 18 ; : Cercle 49, 352.

Page 238, : Cercle 26, 116.

Page 239, : Cercle 27, 367 ; : Cercle 27, 364 ; »Assis en silence…» (cité par Jean Mélia, La vie amoureuse de Stendhal, Mercure de France, 1923).

Page 240, : ///////

Ne pas finir comme un jocrisse

Page 241, : Cor 1, 824 ; : OI 1, 916 ; : OI 1, 321 ; : OI 2, 997.

Page 242, : Voy It, 276 ; : Voy It, 276.

Page 242, , Rom 2, 1253.

Page 243, : Rom 2, 1174 ; : Rom 2, 156.

Page 244, : OI 1, 189 ; : Sag, 719 ; : OI 2, 471-472.

Page 245, : Rom 1, 651.

Enrichir la langue

Page 249, : DA, 351-352.

Page 251, : OI 2, 109.

La chute

Page 253, : Cam, 1208.

Page 254, : Cercle 35, 179-180.

Nietzsche

Page 257, : Nie, 593 ; : Nie, 1135.

Page 258, : Mul, 180.

Page 259, je cherche… : Mul, 174 (voir aussi Nie, 1139).

Né de père français

Page 266, : Cas, 317

La dernière bonne fortune

Page 267, : Bos, 30.

Le miracle de la Chartreuse

Page 272, : OI 2, 126 (voir aussi OI 2, 122, OI 1, 465, Cro, 489).

Les happy few

Pour les citations et traductions de Shakespeare, nous partons de l'édition Bouquins (p. 878- 883).

Page 277, : DA, 335 ; : OI 1, 789 ; : Voy IT, 366.

Page 278, : Voy It, 633 ; : PL, 124.

Page 279, : PL, 127.

Mon cher Henri

Page 284, : OI 1, 808 ; : //// .

Page 285, : Char, 275.

Sommaire

RÉFÉRENCES - chapardages - SUPPLÉMENT

PRÉFACE

P. 7: il y a bien un livre sur l'onomastique dans ARMANCE chez Droz, mais d'un volume moindre. Est-ce que je me moque ici des «savants»? Pas vraiment. Je leur rends hommage ailleurs (p. 19). Dans le livre sans doute, un peu d'humour sur ces savants qui se perdent dans le détail, mais en moins méchant que chez Stendhal. Car je suis sensible à l'énorme travail qu'ils ont fourni et qu'ils continuent de fournir. N'est-on pas en train de numériser les manuscrits? Comme bel exemple de savant François Michel (voir bibliographie), auteur d'études précieuses, et qui toute sa vie rêva d'une synthèse qui ne viendra jamais (et qui sans doute ne serait jamais venue). Car il est d'abord intéressé par le côté détective de la recherche. Personnellement, j'ai préféré commencer par la synthèse. Je vois mon livre comme un outil rhétorique, une architecture de mots destinée à produire un effet et en aucune manière comme de la recherche.

«Votre méthode de composition très éclatée…»: sur le livre déclencheur, voir page 207. Oui, ne cherchez pas dans un dictionnaire, «disparate» est bien un mot féminin. C'est le petit détail qui fait classe.

MOURIR DANS LA RUE (p. 9)

Troisième paragraphe. Il y a une contradiction entre ce paragraphe et le chapitre «Le plus grand bonheur» p. 15. À vous de la trouver.

LE PLUS GRAND BONHEUR (p.15)

On parle souvent des vacheries, des jalousies entre écrivains. Il y aurait pourtant un livre à faire sur le rôle extraordinaire des amitiés dans la vie littéraire. Je pense à Baudelaire, Stendhal, Blondin, Kafka. Même dans le domaine de la création les amis jouent un rôle important (même si on ne les écoute pas). Ce rôle a été très important pour mon propre livre (voir le fichier REMERCIEMENTS). Nietzsche souligne cet aspect: «Un bon écrivain n'a pas seulement son propre esprit, mais aussi l'esprit de ses amis.», HUMAIN, TROP HUMAIN, I, 180, p. 541, Œuvres, Bouquins, tome 1.

LE MILANAIS (p. 21)

Ou comment on peut chaparder un rythme. Voyez cet extraordinaire poème de Claudel sur Verlaine («L'irréductible» dans FEUILLES DE SAINTS, page 601 des œuvres poétiques en Pléiade).

LE MONDE S'EFFONDRE (p. 53)

Ceux qui connaissent la littérature négro-africaine auront reconnu dans le titre de ce chapitre, le titre d'un roman de Chinua Achebe, écrivain nigérian (originaire du Biafra). Beau roman sur la rencontre de l'Afrique traditionnelle et l'Occident disponible à Présence Africaine. Si vous ne lisez qu'un roman de la littérature négro-africaine anglophone, lisez celui-ci.

Sur le prénom (Henri), déjà prénom du frère mort, les parents ont choisi le prénom du grand-père, ce qui était souvent l'usage du temps.

CONSIDÉRATIONS SUR LA BASSESSE D'ÂME (p. 59)

Pour une défense de Félix Faure voir un article du Stendhal Club. ARROUS, Michel, en bibliographie.

TATILLONNAGE ET VÉRITÉ (p. 69)

Page 70: «La vanité est la grande porte du malheur». C'est du Stendhal ou presque. Les connaisseurs ont déjà vu qu'il m'arrive d'intégrer du Stendhal sans citations. Ainsi, page 104, quand je dis que les tilleuls «prennent des bourgeons» et, en d'autres endroits.

LE PORNOGRAPHE (p. 73)

Pas exhaustif, mais j'en garde pour le deuxième tome.

STENDHAL POÈTE (p. 87)

«Tout vers qui n'a pas la clarté de la prose ne vaut rien». Celui qui m'aidera à localiser cette citation aura droit à une bouteille d'apremont. Je sais seulement que j'avais eu cette phrase comme sujet de dissertation quand j'étais en classe de Première et que ma note avait été 3. Depuis, j'ai lu Mallarmé. Un CHER MALLARMÉ, ce ne serait pas mal, non?

LA VÉRITÉ, L'ÂPRE VÉRITÉ (p. 91)

À la suite de «Montaigne, Rousseau, Stendhal, Gide», j'aurais pu ajouter Sartre. Son goût d'une grande sincérité, d'une authenticité (par refus de la mauvaise foi), son autobiographie décapante, son refus de se figer dans une attitude (même si vers la fin cela ressemble au souci de rester dans le vent), autant d'éléments… Rendez-vous dans le tome 2.

Sur Rousseau, j'ai un peu développé avec des exemples dans un ouvrage pédagogique (Prépabac-Français, Hatier).

Page 95: «Un chasseur…»: une dimension métaphysique qui se retrouve en d'autres endroits du ROUGE. Pas si fréquent que ça dans la littérature du temps.

INFLUENCES RÉPULSIVES (p.105)

Mon ami Jean-Pierre Dautun parle d'influences RÉVULSIVES. Mon ami Yves Feugeas préfère RÉPULSIVES.

L'ARGENT QUAND ON EN MANQUE (p. 133)

Je relis actuellement Sainte-Beuve pour voir si je n'ai pas été un peu trop sévère avec lui. Au moins un point commun avec Stendhal: le manque d'argent et la nécessité d'une écriture alimentaire.

Daru: on a envie de le connaître mieux car il a l'air d'avoir été gentil avec Stendhal qui était quand même un sacré numéro. Népotisme qui fait penser un peu à l'Afrique d'aujourd'hui.

Page 137: il aurait fallu commenter les «11 000 francs par mois». Il s'agit là d'une estimation mécanique qui ne tient pas compte d'un fait important: tous les prix n'ont pas évolué de la même manière depuis cette époque. Pour comprendre ce passage il faut lire les chapitres des pages 209 et 216. À partir de là, on comprend qu'il faut augmenter le revenu minimum garanti que souhaite Stendhal. C'est plutôt un revenu assuré de 50 000 - 60 000 F par mois dans la monnaie d'aujourd'hui qui serait pour lui ce qui devrait suffire au sage.

SAUVÉ! (p. 151)

Stendhal a bien eu une frayeur du côté de Pont Saint-Esprit, mais il était en bateau. Ce fait, lu en passant, et non noté, est sans doute la petite graine d'où est sorti ce chapitre.

LE MIROIR DÉFORMANT (p.167)

Page 171: «Selon le mot de l'un de ses biographes…» Il s'agit de Crouzet évoqué par la même expression page 10. Je donne son nom quelque part dans le livre ainsi que je le fais pour ceux à qui je dois le plus.

LE MYSTIFICATEUR (p. 179)

C'est un point où je me sens proche de Stendhal: un incurable goût pour la déconnaison lié à une grande rigueur dans ce que j'entreprends.

Au passage: le mélange du «nous» de respect et du «je» dans ce livre est évidemment voulu. Cela à l'intention du cuistre qui… Bon, pas de vinaigre.

Page 181: «passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile»: on aura évidemment reconnu Courteline.

LE FÉMINISTE (p. 191)

Page 191: «Le mieux est d'écarter tout de suite ces objections.»: si l'on y regarde bien l'auteur n'en écarte qu'une.

LE SYNDROME DE JEAN VALJEAN (p. 199)

Pour les férus de typographie quelle est l'erreur commise dans cette page ?

Page 201: «Stendhal est entré en littérature par le vol, sans justifier son crime par l'assassinat.» Se réfère évidemment à deux formules de Rivarol que je cite de mémoire, mais dont je peux vous retrouver le texte exact et les références si vous me les demandez: «Le génie égorge ceux qu'on pille.» Je trouve que c'est mieux en disant «ceux qu'il pille», mais Rivarol dit bien «qu'on» (si ma mémoire est bonne). L'autre formule est «En littérature, le vol ne se justifie que par l'assassinat.»

CE CHER STENDHAL (p. 207)

On me dit qu'il y a un livre intitulé CHER GEORGES SAND.

La référence à Martial est de seconde main, mais comme l'auteur utilisé n'a pas été très bien avec moi, j'évite de luifaire de la publicité. La traduction est de moi (qui n'ai pas fait de latin). Je crois que ce n'est pas le trahir que d'expliciter le texte latin (qui dans le contexte n'a pas besoin d'être explicité).

DE L'ÉMOTION EN PEINTURE (p. 235)

Un exemple du syndrome de Zorro (voir page 199): Stendhal essaie dans un texte non cité et que j'ai la flemme de localiser qu'il est le découvreur du Corrège, ce qui n'est pas exact.

NE PAS FINIR COMME UN JOCRISSE (p. 241)

Page 245. Napoléon aurait été sauvé par un pharmacien qui aurait pratiqué de vigoureux lavages d'estomac. Ce pharmacien était un bâtard de Louis XV. Si j'en crois le Quid où j'ai modestement puisé cette information.

ACTUALITÉ DE STENDHAL (p. 261)

Mon livre était terminé quand a commencé la guerre (?) en Serbie. J'ai été tenté d'y faire référence en modifiant le compuscrit, mais mes ajouts avaient toujours un côté rapporté et opportuniste. J'en suis donc resté à la version initiale. Mais qu'aurait pensé Stendhal de cette guerre façon Guernica?

Page 261: les personnes disposant d'une honnête culture, en lisant les lignes du bas de page ont évidemment reconnu Clemenceau.

Page 263: Nanon m'a conseillé de supprimer toutes ces références à Dieu. Mais si j'avais écouté tous ceux qui m'ont conseillé de supprimer tel ou tel passage, mon CHER STENDHAL aurait pu tenir sur un timbre.

AUTOPORTRAIT À LA MANIÈRE DE CHAMFORT (p. 281)

Je suis d'assez près l'autoportrait de Chamfort qui figure dans son livre cité en bibliographie (ch. V, n° 335, p. 126).

MON CHER HENRI (p. 283)

Encore un chapitre que l'on m'a demandé de supprimer.

Page 284: la formule «Et maintenant, nous avons mérité d'être indignes», n'est pas de Stendhal, mais d'Alain Bosquet. Si vous y tenez, je peux vous retrouver la référence.

Sur la citation de Char qui ferme le livre. Avec l'ami Feugeas, nous avons passé presque une semaine à vérifier toutes les citations. Cela nous a permis de constater, que les journalistes n'ont pas le monopole de la citation approximative. Dans les études universitaires consultées, une citation sur deux est inexacte.

Ce qui suit prend tout son sel si on sait que j'écris régulièrement aux journaux pour leur faire remarquer que telle ou telle citation est inexacte ou mal attribuée. Eh bien, dans la citation vers laquelle tend tout le livre, j'ai réussi à commettre trois erreurs (absence de capitale à l'initiale, manque de «sans preuve», inversion de «bonheur» et de «possible»). J'ai pensé, pendant un moment (court) à imiter Vatel ce qui aurait été une manière de passer à la postérité (Mort pour une citation!), mais j'ai résisté à cette solution de facilité. D'abord, cette erreur permet de constater que Char écrit mieux que moi. Ensuite, «principe de la vache crevée», je ferai sur la question un chapitre dans mon prochain livre.

Pour ceux qui n'ont pas lu le livre où j'énonce différents principes importants pour l'écrivain, le principe de la vache crevée se réfère à un texte de Jules Renard tiré du JOURNAL. L'auteur dit en substance: ma vache est crevée, mais ce n'est pas grave. Je vais écrire une nouvelle sur la mort de ma vache et ça va me permettre d'en acheter une autre.

Citation exacte avec élément précédent : « Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi.» ŒUVRES COMPLÈTES en Pléiade page 275 à la fin d'un magnifique poème.


 

Index des auteurs cités

ALAIN, 43, 147, 193

ALFIERI, 36, 63.

AMIEL, 175.

ARBELET (Paul), 200.

ARIOSTE (L'), 105.

AZNAVOUR, 109.

BALZAC, 9, 15-18, 85, 116, 133, 170, 175, 205, 224, 272, 275.

BAUDELAIRE, 56, 174, 189, 217, 219, 231, 263..

BERANGER, 87.

BILLY (André), 207.

BOILEAU, 36.

BOSQUET (Alain), 265, 284 (formule chapardée : Et maintenant…).

BOSSI, 200.

BOSSUET, 70.

BRASSENS, 221.

BUBER, Martin, 230.

BUFFON, 36.

BUZZATI, Dino, 228-230.

BYRON, 70.

CALLAS, 217.

CAMUS, 253, 254, 256, 262.

CASANOVA, 70.

CASTILLO (Michel del), 265-266.

CATULLE, 221.

CERVANTÈS, 249.

CÉSAR, 70, 71.

CHAMFORT, 36, 62, 71, 105, 119, 152, 161, 189, 255, 281.

CHATEAUBRIAND, 51, 106, 201, 242, 251, 252.

CHÉNIER, 70.

CIORAN, 175.

COLETTE, 207.

CONDORCET, 259.

CORNEILLE, 36, 37, 105.

COURTELINE, 181.

CREBILLON, 36.

CROUZET (Michel), 180, 202.

DEL LITTO, 56.

DELACROIX, 24, 238, 272.

DELAVIGNE (Casimir), 143.

DENIS (Maurice), 235-236.

DESTUTT DE TRACY, 36, 51, 105, 120.

DOSTOIEVSKI, 253, 256, 258 (Karamazov), 262,

DRYDEN, 24.

ÉPICURE, 70.

ESCHYLE, 36.

EURIPIDE, 36.

FELBERG (Lily R.), 209.

FLAUBERT, 117, 152, 189, 207, 208.

FONTENELLE, 53.

FRANKLIN, 51.

FREUD, 55, 263.

GAULTIER (Mme Jules &emdash;), 183-185.

GAUTIER, 85, 231.

GIDE, 91-95, 106, 116, 175, 252.

GOETHE, 137, 258

GOLDONI, 169.

GOLDSMITH, 276.

GRACQ (Julien), 5.

GRENIER (Roger), 207.

HELVÉTIUS, 62.

HOMÈRE, 36.

HORACE, 221.

HUGO, 106-107, 160, 278-279.

JANIN (Jules), 275.

JEAN-JACQUES, voir ROUSSEAU.

KAFKA, 253.

KIERKEGAARD, 37.

KUBRICK (Stanley), 160.

LA BRUYÈRE, 105.

LA FONTAINE, 36.

LA ROCHEFOUCAULT, 95, 131.

LAURENT (Jacques), 74, 113.

LÉAUTAUD, 180.

LIPOVETSKY (Gilles), 146.

LITTRÉ, 78.

MACHIAVEL, 16.

MALRAUX, 151.

MANÉGLIER (Hervé), 85.

MARNITTO (Octave de), 8

MARTIAL, 221.

MARTINEAU (Henri), 188.

MATZNEFF, 70.

MAUPASSANT, 83, 141, 152.

MAURIAC, 170.

McCARTHY, 145.

MÉRIMÉE, 43, 85, 235, 272, 275.

MOLIÈRE, 11, 119, 249.

MONTAIGNE, 70, 91-95, 121, 153, 207, 218, 221, 248, 252, 263.

MONTESQUIEU, 36, 279-280.

MUSSET, 85.

NAPOLÉON, 97, voir aussi index des noms de personnes.

NEWTON, 271,

NIETZSCHE, 25, 163, 253, 256, 257-259, 262, 263.

NODIER, 272.

OVIDE, 221, 249.

PASCAL, 95, 105, 248, 262.

PESSOA, 180.

PICARD, 169.

PICASSO, 175.

PLUTARQUE, 70.

PROUST, 17.

RACINE, 9, 36.

RAMBAUD (Patrick), 205.

RIMBAUD, 152, 284.

ROUSSEAU (Jean-Jacques), 29, 30, 36, 51, 91-95, 105, 106, 153, 164, 172, 202, 221.

ROY(Claude), 44.

SAGAN (Françoise), 244.

SAINT-RÉAL, 167.

SAINT-SIMON (duc de), 36, 119, 123-124,

SAINTE-BEUVE, 17, 179.

SAN-ANTONIO,110

SAND, 192.

SARRAUTE (Nathalie), 175-176.

SARTRE, 56, 117, vois aussi sur Internet «Supplément aux références» relatif à p.

91 sq.

SCHOPENHAUER, 262.

SCRIBE, 216.

SÉGUR (comte de), 156-157.

SÉVIGNÉ (Mme de), 218.

SHAKESPEARE; 9, 24, 36, 105, 123, 180, 194, 276-277.

SOPHOCLE, 36.

STAËL (Mme de), 100, 106, 202.

TAINE, 235-236, 238.

TCHEKHOV, 207.

THUCYDIDE, 258.

TOCQUEVILLE, 145.

TOLSTOÏ, 159.

TRACY, voir DESTUTT DE TRACY.

VAN GOGH, 53, 256.

VÉRAN (Françoise), 109.

VERLAINE, 22.

VINCI (de), 24,

VIRGILE, 36.

VOLTAIRE, 37, 87, 88, 169,

WOOLF (Virginia), 194.

ZOLA, 168, 169.


BIBLIOGRAPHIE

ŒUVRES DE STENDHAL

Le corpus a été constitué par les 50 volumes dans l'édition du Cercle du Bibliophile dirigée par V. Del Litto (Slatkine reprints), les 10 volumes en Pléiade (Gallimard) et De l'amour dans la collection Le Livre de poche.

Pour les dix volumes en Pléiade, dont certains sont épuisés, en voici la liste.

O1 Mar : Œuvres intimes, sous la direction de Martineau.

OI 1 : Œuvres intimes, sous la direction de Del Litto, tome 1.

OI 2 : Œuvres intimes, idem, tome 2.

CoR 1 : Correspondance, tome 1.

Cor 2 : Correspondance, tome 2.

Cor 3 : Correspondance, tome 3.

Rom 1 : Romans, tome 1.

Rom 2 : Romans, tome 2.

Voy It : Voyages en Italie.

Voy Fr : Voyages en France.

Si vous voulez en savoir plus, vous n'avez qu'à vous inscrire au Club des amis de la Pléiade ou quelque chose comme ça. Cela vous permettra d'être tenu au courant des rééditions.

La référence Id qui apparaît dans les dossiers préparatoires correspond à Cor 1.

ŒUVRES CRITIQUES SUR STENDHAL

ALAIN, Stendhal et autres textes, 1935, Puf, 1948, (édition, 208 p.

ARROUS, Michel, « Note sur la carrière politique de Félix Faure », Stendhal Club n° 92,15.07, 1981, p. 358-363.

ASSOCIATION DES AMIS DE STENDHAL, Stendhal et le mirage italien, 1992, 304 p.

BERTHIER, Philippe, Stendhal et ses peintres italiens, Droz, 1977, 184 p.

BILLY, André, Ce cher Stendhal, Récit de sa vie, Flammarion, 1958, 286 p.

BOLSTER, Richard, Stendhal, Balzac et le féminisme contemporain, Minard, 1970, 228 p.

BOSSELAERS, Remi, « Note sur la cristallisation », Stendhal Club n° 39, 15. 04. 1968, p. 277-282.

BOUSSARD, Nicolas, Stendhal et la campagne de Russie, 1812, Le Blanc, le Gris et le Rouge, Kimé, 1997, 160 p.

CHESSEX, Robert, « Dans la peau de l'arbre. Quelques aspects du rôle psychologique des arbres dans l'œuvre de Stendhal », Stendhal Club n° 99, 15. 04. 1983, p. 356-366.

CHESSEX, Robert, « Un touriste qui aime les arbres», Stendhal Club n° 65, 15. 10. 1974, p. 17-36.

CROUZET, Michel, Stendhal ou Monsieur Moi-même, Flammarion, 1990, 802 p.

DEL LITTO, Victor, « Enrico Beyle Milanese », Stendhal Club n° 87, 15.03. 1980, p. 197-207.

DEL LITTO, Victor, « Introduction », Mémoires d'un touriste, La Découverte, 1981, p. 5-57.

DEL LITTO, Victor, La Vie intellectuelle de Stendhal, Genèse et évolution des idées (1801-1821), Puf, 1962, Slatkine Reprints, 1997, 736 p.

DENIER, André, « Richerand, médecin consultant de Stendhal », Stendhal Club n° 2, 15.01. 1959, p. 101-102.

DIDIER, Béatrice, Stendhal autobiographe, Puf, 1983, 318 p.

DIX-NEUF VINGT, Revue de littérature moderne, Stendhal, Romanciers d'aujourd'hui (1), n° 2, octobre 1996.

DOYON, André, « Le dossier de la mort de Stendhal », Stendhal Club n° 36, 15. 07. 1967, p. 317-321.

DUTOURD, Jean, L'Âme sensible, Gallimard, 1959,///

EUROPE, Stendhal, août-septembre 1983, 224 p.

FELBERG, Lily R., Stendhal et la question d'argent au cours de sa vie, Collection stendhalienne n°19, Éd. du Grand Chêne, 1975, 116 p.

HAYDEN SILER, James, « Stendhal et l'Amérique», Le Divan, juillet-septembre 1947, p. 131-134.

HEISLER, Marcel, Stendhal et Napoléon, Nizet, 1969, 224 p.

LAURENT, Jacques, Stendhal comme Stendhal ou le mensonge ambigu, Grasset, 1984, 288 p.

MARTINEAU, Henri, Le Cœur de Stendhal, Albin Michel, Tome 1, 1952, 452 p., Tome 2, 1953, 488 p.

MÉRIMÉE, Prosper, H.B., Mille et une nuits, 1996, 56 p.

MICHEL, François, Études stendhaliennes, Mercure de France, 1972, 520 p.

MULLER, Maurice, « Stendhal et Nietzsche », Stendhal Club n°38, 15. 01. 1968, p. 167-180.

RUDE, Fernand, Stendhal et la pensée sociale de son temps, Gérard Monfort, 1983, 366 p.

SABATIER, Pierre, Esquisse de la morale de Stendhal d'après sa vie et ses œuvres, Collection stendhalienne n° 15, 1973, 128 p.

SOUPAULT, Robert, Stendhal intime, éd. des Sept couleurs, 1975, « Les maladies vénériennes », p. 79-85.

STÉPHANE, Roger, La Gloire de Stendhal, Quai Voltaire, 1994, 238 p.

DIVERS

BOSQUET, Alain, La Fable et le fouet, Gallimard, 1995, 400 p.

BUZZATI, Dino, Un amour, Robert Laffont, Le Livre de poche, 1994 (édition originale, Montadori, 1963), 384 p.

CHAMFORT, Maximes, Pensées, caractères, Garnier-Flammarion, GF, 1968, 444 p.

DENIS, Maurice, Le Ciel et l'Arcadie, Hermann, 1993, 242 p.

GRACQ, Julien, En lisant en écrivant, José Corti, 1988, 306 p.

HARDY, Georges, La Question de la Population et le problème sexuel contenant une étude sur l'avortement, sa nécessité, ses procédés, ses dangers, s.d., chez l'auteur.

LIPOVETSKY, Gilles, Le Crépuscule du devoir, Gallimard, 1992, 292 p.

MANÉGLIER, Hervé, Les Artistes au bordel, Flammarion, 1997, 358 p.

MATZNEFF, Gabriel, Maîtres et complices, Jean Claude Lattès, 1994, 328 p.

MAURIAC, François, Le Romancier et ses personnages, Pocket, Agora, 1990, 128 p.

NIETZSCHE, Friedrich, Dernières lettres, Rivages, 1989, 164 p.

NIETZSCHE, Friedrich, Œuvres, Robert Laffont, Bouquins, tome 2, 1993, 1752 p.

ROY, Claude, Permis de séjour, 1977-1982, Gallimard, 1983, 366 p.

SAGAN, Françoise, Œuvres, Robert Laffont, Bouquins, 1993, 1490 p.

SARRAUTE, Nathalie, L'Ère du soupçon, Gallimard, Idées, 1956. 192 p.

Sommaire


RÉFÉRENCES

INDEX DES NOMS DE PERSONNE

(auteurs exceptés)

ADÈLE, 15.

AGLAÉ, 77.

ALEXANDRINE, 220, 226.

ANGELA, 284.

ANGELINA, voir BEREYTER.

ANGELINE, 77.

ARISTIDE, 70.

BAROT, 197

BAYLE (docteur), 83.

BEETHOVEN, 165.

BEREYTER (Angelina), 160.

BERGOGNIÉ, 148

BERLIOZ, 165.

BERTHET (Antoine), 170, 171.

BERTIN DE VAUX, 43.

BEYLE (Chérubin), 49-52, 56.

BEYLE (Zénaïde-Caroline), 53.

BONAPARTE, 12, 21, 100, voir Napoléon.

BOULANGER (général), 245.

BROUGHAM (lord), 244.

BURELVILLERS (capitaine), 30.

BUSCHE, 148.

CACAULT, 89, 90.

CÉSAR, 70, 71.

CHAMPION (éditeur), 79.

CHRIST, 235

CIMAROSA, 164, 165, 166.

CINI (comtesse), 19.

CLEMENCEAU, 245.

COLOMB (Romain), 241.

CORRÈGE, 235, 239.

COUTURIER, voir Delamare, 171.

CROZET (Louis), 49, 202.

CURIAL (comtesse), 220-221.

DANTON, 167.

DARU (Pierre), 12, 133, 148, 158.

DELAMARE (Delphine née Couturier), 171.

DELMAS (général), 97.

DEMBOWSKI (Matilde) 153, 197, 223-225.

DÉSALMAND (Paul), 7.

DUCLUSEL (Mme), 77.

DUROC, 158.

DUVIEUX, 90,

FANFOUÈ (d'Arenthon), 202.

FAURE (Félix), 59, 61, 155.

FEUGEAS (Yves), 209, 286.

FILIP (Mme), 76.

FOREL (professeur de médecine), 84.

GAGNON (Gaétan), 158.

GAGNON (Henri), 50, 53, 119

GAGNON (Henriette), 50, 53-57.

GAGNON (Séraphie), 55, 56.

GIORGIONE, 236.

GIRARD, 78.

GRÉCO (Juliette), 109.

GUILBERT (Mélanie) alias Louason, 120, 132, 133, 151, 228.

GUIZOT, 149.

HANSKA (Mme), 17.

HARDY (Georges) HARDY, 84.

HAYDN, 152.

HENRY (Mme), 77.

INGRES, 165.

JARVIS (révérenf Mr), 143.

LACUÉE DE SAINT-JUST (baronne), 43.

LAVABRE (Mme), 76.

LE ROY, 131.

LOUIS XV, 279.

LOUIS XVIII, 242.

LUSINGE, voir MARESTE, 197.

MANTE, 51

MARESTE, 83, 197,

MARIE (mère du Christ), 237.

MARS (Mlle), 187.

MATILDE, voir DEMBOWSKI.

MÉTILDE, voir DEMBOWSKI.

MEYERBEER, 165.

MICHEL-ANGE, 231, 237.

MIGLIORINI (signor), 77.

MONET, 172.

MOREAU, 99.

MOZART, 106, 163, 259.

MUNGER (Esther), 163.

NAPOLÉON, 19, 21, 35, 97-106,117, 135, 117, 147, 157, 158, 180, 245, 281.

ŒHNHAUSEN (Mlle de), 76.

PALLARD (Mme), 75.

PAULINE, 12, 13, 24, 35-39, 53, 62, 83, 120, 123, 134, 191-192.

PÉRIER, (Mme), voir PAULINE, 39.

PIPELET (Mme), 78.

PLANA, 241.

POITEVIN, 220.

POMPÉE, 180.

PSEUDONYMES DE STENDHAL, 284-285

PYTHAGORAS, 218.

PYTHAGORE, voir PYTHAGORAS.

QUESNEL, 89.

R*** (banquier), 66.

RAILLANE (abbé), 27-29.

RAPHAËL, 232, 237, 238.

RENAUD (chanteur), 109.

REY, abbé), 57.

RICHERAND (médecin consultant), 81.

RINIERI (Giulia), 43, 203, 272.

RODIN, 201.

ROSSINI, 166.

ROUGET, 78.

RUBEMPRÉ (Alberthe), 55.

SAINT-SOUPLET (Mme de), 78.

SANDRE, 19.

SCIPION, 70.

SEGUIN (Georges), 263.

SYLVA (Berthe), 109.

THÉRÉSON, 83.

THIERS, 19.

TIVOLLIER (Mme), 75.

VÉRONÈSE, 236.

VESTRIS (le cadet), 77.

VINCI (de), 236.

WAGNER, 259.

WAISSIKOF (général), 187.

WEBER, 165.

Sommaire


INDEX DES NOMS DE PERSONNAGES

Abbesse de Castro, 189, 243.

Arlequin, 224.

Armance, 217, 242.

Bovary (Emma), 171.

Carrafa (cardinal), 253.

Céliane, 243.

Chasteller (Mme), 192.

Chrysale, 168.

Clélia Conti, 73.

Clémentine (lady), 188.

Crépin Crépinien, 176.

Crispin Crispian, voir Crépin Crépinien.

Desqueyroux (Thérèse), 171.

Duchesse de Palliano, 189.

Fabienne, 243.

Fabrice del Dongo, 73, 98-99, 101, 126-127, 160, 243.

Gennarino, 243.

Gherardi (Mme), 249-251.

Gita, surnom de Mme Gherardi.

HÉLÈNE (dansL'Abesse de Castro)), 108, 243.

HÉLÈNE dans correspondance), 184.

HENRI V (d'Angleterre), 276

Jarvis (révérend Mr), 143.

Jean Valjean, 190-202.

Julien, 73, 98, 100, 101,243, 244, 245.

Karamazov, 258.

Kubly (Virginie), 165.

Lamiel, 74, 189, 194, 205-206, 269.

Léonor, 242.

Lieven, 242.

Lisimon, 127.

Louaut (sergent), 254-256.

Lucien Leuwen, 52, 98, 137, 176-177, 188, 192, 205, 206.

M. de Rênal, 125, 126.

Madame de Rênal (Louise), 73, 126, 189, 192, 196.

Mathilde de la Mole, 73, 189, 223, 242.

Métilde, voir Demmbowski.

Meursaut, 253.

Mina de Vanghel, 189, 243.

Monsieur Perrichon, 238.

Moreau (Frédéric), 208.

Mosca (comte), 243.

Myriel (Monseigneur), 199.

Octave (de Malivert), 74 75, 116, 217, 219, 221, 242.

Olivier (premier prénom envisagé pour Octave), voir Octave.

Père de Lucien Leuwen, 137, 1#52.

Philémon, 226.

Popeye, 123.

Saint-Preux, 93.

Sanseverina, 189.

Ugone, 108.

Zorro, 199.

Sommaire


Projet d'article pour L'ANNÉE STENDHAL N°3 (fin 99)

par Philippe BERTHIER, professeur à la Sorbonne.

Paul Désalmand, CHER STENDHAL, UN PARI SUR LA GLOIRE, Presses de Valmy, (Diffusion-Distribution Hermé, 7, rue d'Assas 75006 Paris), 1999, 288 p., 120F.

L'auteur, qui a enseigné en Afrique, peut se vanter d'être le stendhalien le plus vendu dans le monde : 200 000 exemplaires de son ouvrage sur l'art de la dissertation ! Celui-ci commence canularesquement par une lettre-préface d'« Octave de Marnitto, Professeur émérite à l'Université de Grenoble » (!) dans laquelle il entreprend fort stendhaliennement de se poffer lui-même. Mais tout ce qu'il fait dire à son pseudo-préfacier s'avère parfaitement exact : composition très éclatée en nombreux chapitres brefs alternant le biographique et l'analyse, désordre savant des perspectives, mélange concerté des tons (le sérieux et l'humoristique s'entrelardent partout), démarche de plus en plus engagée vers l'énoncé du rapport intime entre un lecteur et son écrivain de prédilection. Le résultat est succulent. Reposant sur une impeccable érudition, le livre reste absolument léger, ayant pris le parti (une première !) de mettre toutes les références et le dossier préparatoire sur Internet ! On s'abandonne donc en pleine alacrité à ce vagabondage d'amateur &emdash; au sens le plus aimant et le plus libre du terme &emdash;, à ce portrait de HB par petites touches, ou mieux cubiste à la Braque (un peu braque) ou à la Juan Gris (mais pas du tout gris), à la déclaration d'amour qui non seulement touche et divertit, mais surtout sonne juste, avec toute la saveur d'un long compagnonnage heureux.

Texte publié avec l'aimable autorisation de l'auteur.

 

LA VOIX AUX CHAPITRES

Le Canard enchaîné du mercredi 11 août 1999 page 6.

CHER STENDHAL, UN PARI SUR LA GLOIRE, de Paul Désalmand, Ed. Presses de Valmy, 286 p., 120 F.

Quoi, encore Stendhal ? Oui, toujours Stendhal. Il est quand même un des phénomènes les plus intéressants qui soient apparus à la surface de cette planète. Plus encore qu'une banale éclipse de Soleil…

Voyez le fameux épisode des lunettes vertes. Il vient de tomber amoureux d'une Milanaise, qui lui annonce qu'elle part en villégiature dans la petite ville de Volterra, près de Florence. Dans le seul but de respirer l'air qu'elle respire, d'être proche d'elle sans qu'elle le sache, il décide de s'y rendre aussi, incognito. Et s'affuble de lunettes vertes, pour n'être pas reconnu en cas de rencontre inopinée. Évidemment, ils tombent nez à nez. Elle le reconnaît. Elle est furieuse, il est désespéré. C'est pour ça qu'on l'aime…

Stendhal et sa chasse au bonheur. Sa maladresse, ses lubies, ses ardeurs juvéniles, son amour des tilleuls, des épinards, de Saint-Simon. Sa passion pour la connaissance du cœur humain. Stendhal le très vivant : « Il faut secouer la vie, autrement elle nous ronge. »

L'auteur l'affirme : « Pratiquer Stendhal c'est se ranger, aussi modestement que ce soit, dans le camp de ceux qui ont décidé de bien faire l'homme. C'est s'armer contre la bêtise, la veulerie, la lourdeur, la prétention, l'aigreur de nos contemporains. » Beau programme ! Une suite de courts chapitres, faits l'air de ne pas y toucher, avec mille anecdotes, des citations éclairantes, une belle liberté d'allure, ce petit livre est certes le énième sur Stendhal, mais on dirait le premier ! J.-L. P. (Jean-Luc Porquet).

Texte publié avec l'aimable autorisation de l'auteur.

 

 

LE MESSAGER -article du 14. 10. 1999- - (journal sur Haute-Savoie et proximité ; article sur toutes éditions).

 Rubrique : DITES-MOI TOUT

Photo couverture du livre avec légende : Un livre érudit et d'une grande facilité de lecture.

Photo de l'auteur avec légende : Paul Désalmand dans son pensoir d'Arenthon. Il songe à lancer une collection dédiée aux "chers grands hommes".

Titres

PAUL DÉSALMAND, D'ARENTHON

IL MET SON STENDHAL SUR LE WEB

Chapo

À 62 ans, Paul Désalmand mène une vie consacrée à la connaissance et au savoir. Infatigable écrivant et écrivain, il met en parallèle &emdash; et en relation &emdash; le livre et l'Internet autour d'un ouvrage qu'il vient de consacrer à Stendhal.

Texte

Dans sa maison de Normandie, Flaubert avait son "gueuloir" où ses romans devenaient d'abord verbes et sons avant d'être pages et mots. Dans la maison de famille d'Arenthon, Paul Désalmand dispose, lui, de son "pensoir". C'est là, à l'étage d'un simple mazot, au-dessus de paisibles poules, qu'il vient se ressourcer, méditer, écrire, réfléchir… Et c'est peut-être là, entre une bibliothèque d'honnête homme et une rustique table de travail, qu'il a eu l'idée de son dernier livre intitulé Cher Stendhal, Un pari sur la gloire.

Un ouvrage sorti durant l'été et qui se met peu à peu en place dans les librairies en bénéficiant de l'adoubement du critique littéraire du Canard enchaîné, qui a été enthousiasmé par la fraîcheur du ton, la légèreté de la construction et la personnalité d'un livre qui, bien que venant après des milliers d'autres consacrés à l'écrivain grenoblois, est à considérer "comme si c'était le premier".

"J'ai fait des flashes sur Stendhal", explique Paul Désalmand pour présenter son ouvrage. De fait, son livre est construit autour de chapitres courts consacrés à des points précis de la vie de Stendhal (ses relations avec sa sœur, son père, ses voyages…), des aspects de son œuvre (les petits codes de son journal) ou de sa pensée (sur le mariage ou la vertu). Et de saut de puce en saut de puce, on voyage entre l'homme et l'écrivain, entre la biographie et la vie.

Enfin, après la lecture, tous les "beylistes" et autres "stendhaliens" sont invités à surfer sur le web à l'adresse suivante : http://www.alpes-net.fr/~reysset pour retrouver une nouvelle somme, pour se plonger dans de nombreux prolongements relatifs à l'homme et à l'œuvre. "Les Cassandre se plaisent à dire que l'Internet va tuer le livre, et moi je suis convaincu qu'il le sauvera", plaide-t-il avec vigueur, haussant la voix, ouvrant les bras et déployant soudain une stature d'acteur.

N'en déplaise à ceux qui aiment à jouer les fossoyeurs de la galaxie Gutenberg, l'écrit a sa place sur la toile. Sur le site stendhalien, on pourra trouver les chapitres qui n'ont pas été retenus pour le livre, découvrir les nouveaux qui n'ont pu être publiés… Bref, le livre pourra continuer à vivre, progresser et évoluer au fil des apports des uns et des autres. "À terme, on devrait y trouver trois fois le volume", pronostique-t-il.

Mais avant de faire les délices des internautes lettrés, l'ouvrage de Paul Désalmand aura constitué aussi une étape importante pour son auteur puisqu'il estime "être passé du travail d'écrivant au travail d'écrivain". Un saut qui a permis à Paul Désalmand de mesurer l'épaisseur des cloisonnements dans le monde de l'édition.

Cet homme de 62 ans est en effet un pur produit de l'école publique. Détecté dès le primaire pour ses bonnes dispositions, son instituteur le pousse pour qu'il entre à l'École normale de Bonneville. Ensuite, il intègre l'École normale supérieure de l'enseignement technique (ENSET), à Cachan. Puis il saisit l'occasion de servir à l'étranger et, entre 1965-1984, se retrouve en Côte d'Ivoire.

Sans plan

À cette époque l'ascenseur social s'appelle Éducation nationale. Il enseigne dans des lycées puis à l'École normale supérieure d'Abidjan où il contribue à la formation des cadres du système éducatif. Il écrit alors, seul ou avec un coauteur, des ouvrages à destination des élèves. Son best-seller est le célèbre Du plan à la dissertation, paru dans la collection Profil chez Hatier et tiré déjà à 200 000 exemplaires. Mais de dictionnaire de la mythologie en dictionnaire des citations expliquées, il ne se voyait plus dans la peau "d'un bon vulgarisateur, d'un épicier de la culture qui s'habitue à la débiter en tranches".

Alors surgit Stendhal avec qui il applique la fameuse maxime de Sainte-Beuve : "Il faut tremper sa plume dans l'encrier de celui dont on parle." Il se lance dans l'ouvrage "sans plan" &emdash; un comble ! &emdash; et disserte, analyse, écrit, rature, recommence, réécrit, peaufine, se livre à un travail d'écrivain pour présenter un "Stendhal joyeux dans un essai mêlé de fiction qui le rende vivant et actuel". Bref, une approche de Stendhal qui tourne un peu le dos à la sécheresse prude du Lagarde et Michard sur lequel ont planché des générations d'élèves.

Et maintenant que Stendhal est aux rayons des libraires et sur le Net, Paul Désalmand songe à une collection. Un Cher Céline, un Cher Balzac ou un Cher Léautaud sont-ils à venir ?

Philippe VILLARD

"Cher Stendhal, Un pari sur la gloire" par Paul Désalmand. Éditions Presses de Valmy, 120 F., diffusion Hermé.

 

Paul DÉSALMAND, CHER STENDHAL, Un pari sur la gloire, Presses de Valmy, 1999, 288 p., 120 F.

Avec légèreté, sans se prendre au sérieux, comme nonchalamment, Paul Désalmand, que l'on connaissait pour ses ouvrages de culture générale, est en train d'inventer une nouvelle manière de rencontrer les grands auteurs du patrimoine ; on avait connu la biographie romancée (André Maurois s'en était fait une spécialité), puis la biographie érudite (domaine réservé aux Anglo-Saxons) ; voici apparaître, pour notre plaisir, la biographie éclatée, subjective et cybernétique.

Le titre du livre, Cher Stendhal, annonce le projet : plutôt que de répéter, de paraphraser ou de contester les sommes universitaires consacrées à l'auteur de la Chartreuse, le nouveau biographe choisit avec autant d'arbitraire que de pertinence, de nous présenter son Stendhal à travers un album d'images sélectionnées pour leur force révélatrice. L'ouvrage est donc constitué d'une soixantaine de courts chapitres totalement indépendants de la chronologie ou de toute règle structurelle et qui, comme dans une mosaïque, parviennent à constituer un portait d'une extrême fidélité. Quelques titres de chapitre donneront un aperçu du panorama : « Mourir dans la rue », « Mon père, ce scélérat », « Stendhal écologiste ? », « Heureusement qu'il y a Mozart », « Babilan ? », « Les lunettes vertes », « Les happy few », etc. Les connaisseurs auront reconnu les entrées indispensables à tout dictionnaire du beylisme. Le contenu des articles ne déçoit pas : il est précis, documenté, juste, mais en même temps plein de sympathie et d'humour. En émerge l'image d'un Stendhal vrai, authentique et comme proche, amical.

On peut reprocher à Paul Désalmand de s'attarder un peu trop sur des questions jugées littérairement secondaires comme la vérole, les pseudonymes, l'argent, l'impuissance, la pornographie. Mais comme il s'en explique lui-même : « Rien n'est indifférent dans l'étude d'un grand homme », et ces questions permettent de compléter un portrait où figurent les sujets plus attendus.

On peut également regretter que les nombreuses citations (particulièrement bien choisies) soient systématiquement privées de références : mais c'est une loi que s'est fixée l'auteur qui nous invite à retrouver l'appareil critique qui fait défaut à l'adresse électronique citée en dernière page. La cyberbiographie devient interactive.

Au total ce livre parvient à nous rapprocher de Stendhal, en soulignant sa singularité, ses faiblesses et ses grandeurs, ses contradictions surtout : « Ma vie est un tissu de contrastes apparents avec mes principes » dit une phrase apocryphe. Le fragment, dont beaucoup d'autobiographes, de Montaigne à Barthes, ont su exploiter les ressources, autorise ce vagabondage subtil. On se dit que Stendhal, homme de l'inachèvement et de l'emprunt, esprit brillant et brouillon, eût aimé ce livre peu académique mais plein de verve. Le compliment n'est pas mince.

Yves Stalloni, L'École des lettres (à paraître).

 

 

CHER STENDHAL, Un pari sur la gloire.

Biographie par Paul Désalmand ; aux Presses de Valmy (Charenton-le-Pont). Ce sont près de 300 pages exquises sur la vie de l'un des plus grands classiques français. L'ouvrage s'ouvre sur un incipit qui ne peut que pousser à aller plus loin pour, au-delà du Rouge et le Noir ou La Chartreuse de Parme, mieux comprendre la vie de l'auteur de ces chefs-d'œuvre éternels : « Le 22 mars 1842, à sept heures du soir, tout près du 24 de l'actuelle rue des Capucines, un gros homme vêtu avec netteté s'écroule sur le trottoir. […] L'examen de ses papiers permet de savoir qu'il s'agit d'un certain Beyle Henri-Marie, né à Grenoble le 23 janvier 1783. »

Voilà ce qu'on peut lire dès le premier paragraphe. Et, sans même avoir tourné la page, on apprend que La Chartreuse de Parme avait été rédigée à quelques centaines de mètres de l'endroit où il venait de s'effondrer.

Cher Stendhal est écrit comme un thriller biographique ; chapitres courts, précis. Presque un dictionnaire, il peut être consulté, ouvert au hasard. Ainsi, dans le chapitre intitulé « L'art du roman », on apprend qu'en 1833, une amie de Stendhal lui soumet, pour commentaire, le manuscrit d'un roman. La réponse du maître vaut le détour, même encore aujourd'hui, pour ceux qui apprennent à écrire.

Écrire aujourd'hui, n° 55, septembre 99.

 

LES HUMEURS

Marc Pessin- peintre, graveur, LE DAUPHINÉ -septembre 99

Il faut bouger peu, mais bouger bien. Je me suis donc limité cet été à quatre escapades : le Musée des tumulus à Bougon (près de Niort), l'extraordinaire témoignage sur les constructions mégalithiques de 5000 ans avant J.-C. ; le site de Glozel (près de Vichy) ou l'inénarrable Émile Fradin, l'invernteur de ce site, présente, inchangées depuis 1929, mais toujours mystérieuses et troublantes, ses vitrines d'objets paléolithiques et néolithiques ; le Musée archéologique de Saint-Romain-en-Gall (Vienne), exceptionnelle réalisation sur l'art et la technique des Romains.

Ma quatrième excursion m'a conduit en Stendhalie, voyage immobile puisqu'il a consisté à lire d'une traite le « Cher Stendhal, un pari sur la gloire » de Paul Désalmand. Quel dépouissiérage ! Un kaléidoscope, pétillant d'humour, parfois à la limite du canular, mais s'appuyant sur une parfaite connaissance de l'auteur.

Et d'où se dégage un Stendhal rajeuni, proche de nous, dont le grand problème est le nôtre : comment être heureux et digne dans un monde sans Dieu (oou dieux).

Livre provocateur et sans pitié pour ceux qui ne laisseront derrière eux que des pots de chambre. À l'heure des non-livres, de la mise en vedette des clowns de l'édition, quelle joie de lire ces pages denses, de rencontrer un homme (deux en fait car on ne sait plus très bien en bout de lecture si c'est d'un livre sur Stendhal ou sur Paul Désalmand qu'il s'agit).

Cela console de nos hommes politiques (hormis…), de notre télévision débile (hormis rien du tout) et d'un paysage éditorial où les éditeurs qui lisent (sauf de rares exceptions) sont impitoyablement remplacés par des éditeurs qui comptent.

Marc Pessin expose au Musée départemental de Saint-Antoine-l'Abbaye jusqu'ua 31 octobre.

 

 

PARIS-MONTMARTRE numéro 13-36/37- 3e-4e trimestre 1999 page 22.

Rubrique DES LIEUX ET DES HOMMES

Titre: PAUL DÉSALMAND

Chapo: «Il faut tremper sa plume dans l'encre de celui dont on parle» disait Sainte-Beuve. Paul Désalmand a fait sienne cette maxime pour son nouvel ouvrage «Cher Stendhal».

Article:

Parvenu au milieu de la rue Caulaincourt, pépinière d'écrivains qui abrite, entre autres, Suzanne Denglos-Fau, Claude Klotz et Louis Nucera, j'accède à un 7ème étage nuageux, en vertige au-dessus d'une parcelle cachée de l'ancien maquis, d'où le regard embrasse l'étendue de la Plaine Saint-Denis: c'est l'antre de Paul Désalmand, auteur du remarquable «Cher Stendhal», déjà salué par le Canard enchaîné. Le meilleur livre pour approcher au plus près l'auteur de La Chartreuse de Parme et donner accès à son œuvre, comme un professeur australien l'a justement écrit à Paul Désalmand.

Mais attention: M. Désalmand, doté comme il se doit de l'esprit montmartrois, n'a rien du professeur trop didactique, même s'il a longtemps enseigné. C'est un humoriste raffiné, au style clair et vivant, un brin provocateur et malicieux de dérision (gentille) envers ses collègues universitaires: un libertaire de la littérature qui nous offre un ouvrage surprenant, bien éloigné des biographies traditionnelles. Et parce que, comme il le souligne «ceux qui écrivent bien sûr Stendhal sont ceux qui ont une communauté d'âme avec lui», vous ne tarderez pas, après sa lecture, à vous écrier à votre tour: «Cher Stendhal»!

DANS QUEL ESPRIT AVEZ-VOUS ÉCRIT «CHER STENDHAL»?

Je ne voulais pas faire un ouvrage universitaire après tant d'autres, mais disons plutôt un ouvrage «grand public cultivé», un livre de synthèse par lequel je souhaitais faire aimer Stendhal, comme avant moi, Jacques Laurent et Jean Dutourd.

COMMENT S'EST FAITE VOTRE RENCONTRE AVEC CET ÉCRIVAIN

Je le «pratique» depuis l'adolescence, mais c'est vraiment en faisant ce livre &emdash; dont je ne savais pas vraiment à quoi il allait ressembler avant de le commencer &emdash; que j'ai découvert l'importance de l'influence que Stendhal avait exercée sur moi. Il m'a façonné beaucoup plus que je ne le pensais. On y trouve donc le côté canular de Stendhal, et aussi cette confiance accordée au lecteur par l'usage de l'ellipse. Le plan n'en est pas décousu, mais plutôt éclaté, très construit sous un apparent désordre qui mène le lecteur où je le désire. Il est de plus étonnant de voir combien «Cher Stendhal» interroge les gens sur leur propre vie.

EST-CE LE PARTI BIOGRAPHIQUE?

Ce livre concerne en fait le choix existentiel de Stendhal, et en premier lieu son refus de la médiocrité. Certains lecteurs se trouvent atteints au plus vif d'eux-mêmes. Cela pose, parmi d'autres, le problème de Dieu, du sens de la vie, du comportement en société.

UN ENJEU MÉTAPHYSIQUE?

La grande question stendhalienne est: «Comment être heureux et digne dans un monde sans Dieu?» Le plus grand drame de sa vie, c'est la mort de sa mère; il a 8 ans et le monde s'effondre, il se fâche avec Dieu. C'est l'un des premiers athées de notre littérature, mais bien que son athéisme soit inflexible, il n'est pas militant. Sa position annonce les contemporains, Malraux, Camus, Sartre… Je précise que ce n'est pas «Comment être heureux» tout court &emdash; car, dans ce cas, l'exigence morale n'apparaît pas &emdash; mais «Être heureux et digne». Cette question essentielle du Comment vivre et Comment vieillir se pose à toutes les époques de la vie humaine.

LAURENT ET DUTOURD SONT D'ABORD DES ÉCRIVAINS PARLANT D'UN AUTRE ÉCRIVAIN, COMME VOUS…

Pour moi, c'est mon quarantième ouvrage, mais mon premier livre. Jusqu'à présent, j'étais un «écrivant»; j'ai voulu rompre avec mes écrits alimentaires para-scolaires, mes travaux de pédagogie, pour un vrai travail d'écriture. Universitaire en activité, je n'aurais pas pu faire ce livre, en tout cas pas avec une telle liberté.

VOUS VOULEZ POUVOIR PARLER DE TOUT?

Oui. Les auteurs sont trop souvent scolarisés, caricaturés, momifiés. Je voulais enraciner Stendhal dans la vie et montrer comment les écrivains souffrent at aiment.

Alors comment «Être heureux et digne»?

Il y a l'idéal de vie, et les contradictions dont il est difficile de sortir. Stendhal refuse ce que Camus a appelé les «métaphysiques de consolation»; «À quarante ans, les uns se font aigres, les autres fades; d'autres tournent au porc; moi je me fais loup, je dis non, je rôde, et je me maintiens, inattaquable, dans les grands bois enneigés.» Cette superbe phrase de Sainte-Beuve s'applique encore mieux à Stendhal. Il ne veut pas donner de leçon. Il a ce souci d'authenticité qui en fait non un moralisateur mais un moraliste.

QU'EST-CE QUE STENDHAL DIRAIT AUX APPRENTIS ÉCRIVAINS?

Travailler et ne jamais se décourager. Il est d'emblée convaincu qu'on façonne son esprit en permanence. Il faut être un lecteur forcené, et avoir, pour qualité la plus importante, le courage; ne jamais se laisser écarter de sa voie. C'est une «galère» extraordinaire, qui nécessite un engagement complet.

AUJOURD'HUI, VOUS AVEZ L'AIR HEUREUX?

Je suis très bien, là dans mon pigeonnier! Je ne crains personne, je peux tout dire. J'ai une retraite, quelques droits d'auteur, quelques dettes aussi, mais il faut bien ressembler à Balzac. Mon prochain livre, sur les arcanes du monde de l'édition, va être sanglant!

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Encadré

La librairie «Marie Vaut d'Âge» a organisé une signature du livre de Paul Désalmand CHER STENDHAL, UN PARI SUR LA GLOIRE (Presses de valmy) le jeudi 28 octobre dernier au restaurant Le Djoua de Montmartre. Consacrée aux ouvrages de collection, cette librairie mérite un coup de chapeau pour son dynamisme culturel et sa volonté de s'intégrer dans la vie montmartroise.

Marie Vaut d'Âge (Livres, Achet, Vente), 50, rue Caulaincourt 75015 Paris Tel. 01 42 55 09 97

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Article de Jean Serroy. Le Dauphiné Libéré 30 octobre 2000

 

" CHER STENDHAL " : LE LIVRE DE PAUL DÉSALMAND RÉPOND À SON TITRE…

Sous son apparence éclatée, il offre, de la part d'un vrai amateur de Stendhal, le plus pétillant fragment d'un discours amoureux…

 

Stendhal un portrait cubiste

 

La préface qui ouvre le livre de Paul Désalmand " Cher Stendhal " est signée d'un improbable Octave de Marnitto, professeur émérite à l'université de Grenoble ! Le goût des pseudonymes et des canulars était, on le sait, une des spécialités d'Henri Beyle. Il ne saurait donc y avoir de meilleurs auspices sous lesquels placer ce qui constitue un livre à nul autre pareil.

L'ouvrage de Paul Désalmand apparaît, en effet, comme une sorte d'Ovni dans le ciel de la critique littéraire. On est loin ici tout autant des pesantes thèses que des essais ou biographies traditionnels. Stendhal y est abordé par fragments, en apparence désordonnés, mais qui pourtant, l'un après l'autre, s'emboîtent comme les pièces d'un puzzle pour reconstituer une sorte de portrait cubiste, où toutes les facettes de l'homme, de l'écrivain, de l'œuvre se font jour.

Fondé sur une lecture exhaustive et sur une érudition incollable, le livre offre de ce fait comme une ballade en Stendhalie qui prend la forme buissonnière, qui commence par la fin (" Mourir dans la rue " est le premier fragment qui raconte l'apoplexie qui emporta Stendhal le 22 mars 1842, sur un trottoir, près de l'actuelle rue des Capucines) et qui vagabonde du poète au pornographe, de Popeye à Saint-Simon, du bonheur à l'écologie, du féministe au chevalier de la manchette, de Nietzsche à Chamfort, d'hier à aujourd'hui et à demain.

Dans ce portrait éclaté, Stendhal retrouve des couleurs et le va-et-vient que la lecture impose d'un sujet à un autre établit des rapprochements, suggère des résonances, permet de saisir les paradoxes, les contradictions, les complexités d'une personne qui n'en est pas avare.

C'est donc bien un Stendhal tout neuf qui surgit de cet ouvrage atypique, publié l'an dernier par une petite maison d'édition, mais qui s'est frayé son petit bonhomme de chemin, ce qui amène la publication aujourd'hui d'une seconde édition, revue et enrichie.

Pour rester dans le ton dauphinois, l'auteur en a confié la maquette à un artiste d'ici, Marc Pessin, et la couverture reproduit le beau lac en Écosse de Gustave Doré, qui figure dans les collections du Musée de Grenoble. Et, autre particularité, le livre se clôt sur l'adresse d'un site internet : www.armance.com. Sans attendre que naisse un site officiel, Paul Désalmand a eu l'idée de prolonger son livre par un site que lui-même a élaboré, et où l'on trouve tout ce qu'il faut savoir sur Stendhal, sur sa bibliographie, et sur les matériaux qui ont permis l'élaboration du " Cher Stendhal ".

Façon originale d'élargir le cercle des " happy few " à l'heure de la communication planétaire. Stendhal, on le sait, écrivait pour l'avenir.

Jean Serroy

Paul Désalmand, " Cher Stendhal ", Presses de Valmy (288 p., 120 F).

 

 

LE MONDE 20 avril 2001

 

CHER STENDHAL, Un pari sur la gloire de Paul Désalmand

 

Stendhal a rendu jaloux autant qu'admiratifs des auteurs aussi différents que Nietzsche, Sartre et Gracq. Celui-ci écrivait : " Je reviens à la

réflexion de Céline, qui m'a tellement frappé autrefois […] "Quand on n'a plus assez de musique en soi pour faire danser la vie… Quand on n'a plus,

pour une raison ou pour une autre, suffisamment en soi de cette musique, c'est là, et là seulement, que Stendhal est irremplaçable, car pour quelques

heures il vous la restitue… " L'auteur, avec beaucoup d'allégresse et de fraternité, s'adresse à son cher Stendhal en une série de textes brefs qui

tracent de lui un portrait littéraire et humain très vivant. " M. Ct

 

Sommaire


REMERCIEMENTS

Dans le SUPPLÉMENT AUX RÉFÉRENCES, j'évoque ce que dit Nietzsche sur l'importance des amis dans la création intellectuelle. Cela est très vrai et il est seulement impossible d'évaluer exactement ce qu'on leur doit. Essayons tout de même.

On peut distinguer,

----- ceux qui, à partir d'un certain niveau d'élaboration du projet, y croient et nous insufflent leur confiance;

----- ceux qui font des remarques d'ensemble, prises ou non en compte (en général pas tout de suite);

----- ceux qui font des remarques formelles (coquilles, fautes, lourdeurs, inconséquences);

----- ceux qui, le livre paru, aident à le faire connaître.

Le premier à y avoir cru est Michel Pougeoise. Sa confiance ne s'est jamais assoupie. Ses fax, dont on retrouvera peut-être des éléments sur le site ultérieurement, ont soutenu mon courage. Par ailleurs, ses remarques m'ont conduit à écarter ce qui était trop didactique (où le producteur d'ouvrages scolaires que j'ai été resurgissait). Outre quelques modifications du texte, j'ai supprimé certains chapitres que l'on peut retrouver sur ce site. Premier à y avoir cru, qu'il soit le premier à être remercié. À noter, qu'en ce qui le concerne, j'ai réussi dans mon entreprise, puisque je lui ai donné l'envie de faire un livre du même type sur Balzac ou Molière. Il est le bienvenu dans la collection CHER GRAND HOMME si elle prend forme.

D'autres ont lu et approuvé (parfois avec nuances) et m'ont transmis leurs suggestions. Même s'il m'a fallu souvent résister à ceux qui voulaient me faire faire un autre livre, leur aide a été importante.

À ce propos, il faut noter le rôle de l'évolution technique. Grâce au traitement de texte, à la photocopieuse, à la reliure thermocollée, il est possible d'obtenir un pré-livre et un pré-lectorat. Il doit y avoir une quinzaine de personnes qui ont pu lire mon travail avant sa mise au point définitive, ce qui aurait été difficile au temps du papier pelure.

Cette pratique consistant à soumettre le pré-livre à différentes personnes permet de patienter, car, je le redirai ailleurs (après Gide), le principal défaut en matière d'écriture est la précipitation. Cette pratique de la pré-lecture est aussi cruelle pour quelques-unes des personnes sollicitées car on ne peut s'empêcher d'établir une hiérarchie dans les réactions. Les rares lecteurs qui ne figurent pas dans la liste ci-dessous en tireront les conclusions qui s'imposent.

Parmi les ouvriers de la première heure qui ont pu émettre des critiques, mais ont approuvé le projet, dans un ordre aléatoire: Christian Romain, Philippe Forest, Marie-Paule Berranger, Philippe Berthier, Geneviève Verdelhan-Cayre, Jean-Pierre Guéno, Jacqueline Tort, René Bourgeois, Jean Guenot, Béatrice Lucien, Marc Pessin, Luc Désalmand, Catherine Riehl, Bruno Hongre. Qu'ils soient tous remerciés de m'avoir encouragé dans ma folie.

À ceux qui y ont cru, il faut ajouter Daniel Bontemps, mon éditeur, qui, après l'avoir lu, et l'avoir fait lire à sa fille, son assistante, a décidé de l'éditer à compte d'éditeur.

Deux personnes ont plus directement mis la main à la pâte: Céline Bédéneau pour la documentation et Yves Feugeas pour la finition. Je leur dois beaucoup.

Avec Céline Bédéneau (appelée Mireille page 200), nous avons fait de véritables opérations de commando sur la documentation du fonds Stendhal conservé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Nous en revenions chaque fois avec une riche provision exploitable ensuite tout à loisir.

Cela n'aurait pas été possible sans Jean Ducruet, Secrétaire général de l'Association des amis de Stendhal qui m'a mis sur la piste et sans Madame Boulouq, aimable et vigilante gardienne du trésor. V. Del Littto m'a répondu avec précision sur des questions pointues.

Yves Feugeas a joué un rôle important, fondamental même dans le travail de finition. Sans aller jusqu'à dire qu'il a été le Sancho Pança d'un couple dont j'étais le Don Quichotte, il a tempéré mon impulsivité en me ramenant à la simple vérification au ras des pâquerettes. Que de fois, j'ai eu envie de lui taper dessus à cet «infernal réviseur du compuscrit» («compuscrit» comme on le sait désigne le manuscrit électronique). Mais il a le sens de la langue (j'écris un peu vite), a l'œil et se veut toujours parfaitement rigoureux sur le plan scientifique.

Ainsi, il m'a décidé à revérifier toutes les citations, ce qui nous a demandé des journées de travail, mais, grâce à lui, le livre est d'une rigueur rare. La deuxième édition sera parfaite.

Un grand merci aussi à Jean-Yves Reysset qui grâce à son site me permet de réaliser une première: association d'un livre papier simple et de lecture aisée avec un appareil critique important (à terme plus important en volume que le livre lui-même). Entre nous, j'axe toute la promotion sur cet aspect.

Le livre terminé, on se trouve en proie au «baby blues», au «syndrome post partum», à cette petite dépression que connaissent certaines femmes après un accouchement. À ce stade, les amis continuent de jouer leur rôle, quand ils nous envoient une belle lettre comme celle que je viens de recevoir de Raymond Jacquenod. Michel Pougeoise, là encore a le pompon. Il m'envoie un beau fax dans lequel il me dit que ce «parfum de gloire» dont mon titre parle à propos de Stendhal, il a la certitude que c'est aussi un «parfum de gloire» pour Paul Désalmand. Dans son enthousiasme il avait lu «parfum» au lieu de «pari». Merci l'ami. Et avec «pari», ça fonctionne encore.

Merci aussi à ceux qui m'aident à faire connaître le livre. Marc Pessin travaille à une jaquette pour le rendre plus attrayant, et alerte les libraires du Dauphiné, Catherine Riehl, «les Tarnaud» et d'autres préviennent leurs libraires, Philippe Berthier a écrit un article vif et qui va à l'essentiel.

Si vous voulez jauger (je ne dis pas juger) vos amis, publiez un livre.

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Un art de vivre

Si l'on avait demandé à Stendhal d'exprimer en peu de mots les grandes lignes de son art de vivre, cela aurait donné, à peu près, ceci:

Il n'y a rien d'autre que cette vie terrestre. Ceux qui disent le contraire sont des charlatans qui en veulent à ma liberté, à ma vie ou à mon portefeuille.

Dans la limite de cette existence terrestre, le mieux que puisse faire un être humain est de se consacrer tout entier à la chasse au bonheur.

De nombreux préceptes moraux viennent contrarier cette recherche du bonheur. Or, toute la morale se réduit à ce principe unique formulé par Chamfort: Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne.

Il semble bien que l'on ne puisse pas échapper à un donné, fruit de notre hérédité et de notre éducation. Le mieux est de s'en accommoder. Ainsi, il ne dépend pas de nous d'avoir une grande âme ou une âme étriquée.

Si nous avons la chance, ou la malchance, d'avoir une grande âme, il faudra prudemment le cacher. Les médiocres n'admettent pas la grandeur, même quand elle n'est que d'aspiration. Le propre de la médiocrité est, en effet, de donner de l'importance aux petites choses et de ne pas en accorder aux grandes.

En dépit de cette importance du donné, la volonté joue un grand rôle. Ne rien négliger de ce qui peut nous faire grand. Extirper de son cœur la vanité, la haine et la peur. Aller son train et laisser dire les sots.

Le seul but de la politique doit être d'apporter la plus grande quantité de bonheur à la plus grande quantité d'individus. Une parfaite égalité entre les femmes et les hommes enrichirait les rapports entre les êtres. Elle augmenterait aussi les forces de l'humanité et donc ses capacités de bonheur.

L'amour de la patrie, quand il participe de cet objectif d'un plus grand bonheur pour tous, est louable. Mais le nationalisme, qui donne la préférence à des individus, pour l'unique raison qu'ils sont nés sur le même espace géographique que moi, est une sottise. La seule nation digne de ce nom est celle réunissant toutes les personnes qui ont les mêmes affinités et les mêmes aspirations. Elle se moque évidemment des frontières. Tout ce qui ressemble à l'esprit de clocher est condamnable.

L'argent doit être un valet et non un maître. Il ne faut penser qu'à lui jusqu'à ce que soit obtenue une confortable aisance, mais ne plus y penser ensuite.

Les trois grandes sources de bonheur sont le travail de l'esprit, les arts et l'amour.

Le travail intellectuel ou artistique est d'abord un remède à l'ennui. De plus, le bonheur qu'il nous procure a le mérite de ne pas dépendre de la volonté d'une autre personne. Appliqué à la connaissance du cœur humain, dans la mesure où il nous permet de mieux prévoir les réactions de nos semblables, il nous aide à nous prémunir contre eux. Il faut jouer et mépriser la comédie sociale.

Celui qui a occupé sa jeunesse et son âge mûr par des actions basses ou futiles se prépare une vieillesse difficile. Seule l'activité intellectuelle ou artistique, dans le prolongement de la période qui a précédé, permet d'en faire une période heureuse.

Les joies que peuvent nous apporter les arts sont immenses. Il est inutile de s'encombrer de théories. Une œuvre d'art doit être jugée en fonction du bonheur qu'elle procure.

Enfin, ou peut-être d'abord, l'amour nous apporte d'intenses moments de bonheur. Ce sont ces moments qui font que la vie mérite d'être vécue. La principale fonction de l'art est de réactiver ces moments exceptionnels. Ce faisant, les arts peuvent être à la source d'un bonheur plus grand que ces moments eux-mêmes.

Une seule règle dans le domaine du sentiment: faire le bonheur de ce qu'on aime.

Même si nous accordons beaucoup aux passions, l'explication du monde et notre conduite doivent reposer sur la raison. Il importe de former son jugement de manière à être autonome. Tous ceux qui se proposent de penser et de décider à notre place doivent être écartés. Chacun doit inventer sa vie.


 

Le pillard

On peut aimer Stendhal sans le béatifier. Il faut reconnaître, par exemple, qu'il est entré dans le monde des lettres en pillant ses contemporains. Le fait qu'il ajoute des réflexions personnelles ou des observations de son cru, n'empêche pas qu'il soit un plagiaire éhonté dans ses premiers ouvrages et même dans des livres postérieurs à la parution du Rouge et le Noir.

Pour ne rien arranger, comme cela se produit souvent &emdash; avec Marx en particulier &emdash;, il se montre d'autant plus agressif avec un auteur qu'il lui doit beaucoup. Cela vaut même pour son ami Mérimée qui a pourtant mis à son service sa science en matière d'architecture. Autre circonstance aggravante, s'il lui arrive de citer l'auteur mis outrancièrement à contribution, c'est seulement quand il peut le prendre en défaut sur quelque point de détail. Tout cela ne relève pas spécialement d'une grande âme et se ramène à ce que nous appelons le syndrome de Jean Valjean si fréquent parmi les gens de plume.

L'auteur le plus pillé dans La Vie de Haydn protestera et provoquera un scandale. Il saura même, sous les masques, découvrir le plagiaire qu'il désigne comme un «fils de l'Isère écumante» (Pour mon lecteur de Patagonie, l'Isère est la rivière qui traverse Grenoble). Les Mémoires d'un touriste, ainsi que les autres voyages en France (Voyages en France, Voyages dans le Midi de la France) renouent avec le procédé. Quand Stendhal nous décrit un bâtiment, un monument, un tableau ou même une scène de mœurs, nous ne sommes jamais sûrs qu'il les a vus. Il lui arrive, grâce à ce qu'il copie, de s'appesantir sur une région qu'il a seulement traversée en diligence ou même qu'il n'a pas vue du tout. Il peut même parler d'une ville où il n'est jamais allé et insister sur son évolution d'une année sur l'autre.

Notons que cette pratique demeure. Il y a quelques années un journaliste américain a obtenu le prix Pullitzer avec un reportage sur le Vietnam alors qu'il n'avait pas quitté sa chambre et seulement composé un habile patchwork avec ce qu'il avait lu de Malraux et d'autres baroudeurs.

Certaines idées donnant lieu à développements savants dans les voyages en France font aussi partie des biens un peu trop facilement acquis. Pour ce qui est des races ou du gothique, par exemple, elles proviennent directement de la documentation fournie par des amis.

Les hagiographes font valoir que Henri Beyle ne signe pas ses ouvrages. On ne peut donc pas l'accuser de se parer des plumes du paon. En outre, il ajoute un côté canularesque en se présentant comme un marchand de fer sillonnant la France pour son commerce. Enfin, il ne s'agit que des productions alimentaires d'un auteur toujours à cours d'argent et qui leur accorde peu d'importance. Surtout, il ajoute une part personnelle qui permet de la classer parmi les pillards de génie.

Ce dernier point est contestable en tout cas pour les voyages en France. Le rapprochement avec les Essais de Montagne est abusif. Montaigne disait justement que c'était un signe de mauvaise digestion que de régurgiter la nourriture telle qu'on l'avait avalée. Or, c'est bien ce qui se passe très souvent dans ces récits. Sur les presque mille pages de l'édition de la Pléiade, le nombre des pages vraiment personnelles n'est pas très élevé. Si on fait le total de ce qui reste vraiment intéressant aujourd'hui, on atteint vingt pages, peut-être trente. Cela n'aurait pas valu une publication dans cette collection prestigieuse si ces livres n'avaient pas été épaulés par les grandes œuvres qui ont précédé ou suivi.

Comme Camus écrivant sur la Kabylie ou Hemigway fournissant des articles au Kansas City Star, Stendhal découvre le monde et exerce sa plume. Les voyages permettent de connaître le cœur humain d'observer ce qui ne change pas au travers de ce qui change (les passions au travers des mœurs), de faire provision de mots, de faits, d'idées pour les vraies œuvres. De temps à autre, l'événement suggère une formule dont celle-ci qui convient à l'auteur: «Quel est l'homme de mérite qui n'avoue pas en rougissant qu'il a eu besoin de charlatanisme pour percer?»

Le choix délibéré du décousu semble bien provenir de la méthode à sauts et à gambades de Montaigne, apparemment désinvolte avec le lecteur, mais avant tout soucieuse de ménager l'intérêt. De temps à autre, au milieu de développements de seconde main, on se trouve récompensé par une analyse ou un récit dont, sans avoir besoin de vérifier dans les notes, on perçoit qu'il s'agit cette fois de Stendhal pur jus. C'est le cas, par exemple, de cette comparaison entre le gamin de Paris et le gamin de Lyon, même si le point de départ a été fourni par un auteur anglais: «Ce n'est pas que le caractère du gamin de Paris me plaise: cet être, quoique si jeune a déjà perdu la gentillesse, et surtout la naïveté de l'enfant; il calcule jusqu'à quel point il peut profiter du privilège de la jeunesse pour se permettre des impertinences. C'est déjà le Parisien de vingt-cinq ans. […] Ce n'est point ma vanité froissée qui abhorre le gamin de Paris, c'est l'amour que j'ai pour les grâces de l'enfance qui souffre en la voyant dégradée. […] À Lyon on voit encore le gamin; à Marseille nous sommes en plein naturel, l'enfant y est déjà grossier et bien comme son père, et de plus il a toutes les grâces de l'enfance. Le Dauphiné en entier est le pays du naturel de l'enfant.» Le Dauphiné, à l'exception de la famille Beyle, ce que le Touriste ne peut pas dire.

La comparaison des mœurs propres à différentes régions suscite sans cesse des réflexions sur le bonheur. Les mœurs ne sont en effet rien d'autre que des complexes d'habitudes pour aller à la chasse au bonheur. Après avoir visité Chambéry «inondé de prêtres» puis Genève, la patrie de Calvin, Stendhal se met devant un dilemme: «Certainement Genève a plus fait cent fois pour la morale et la liberté que Chambéry, qui est restée sujette fidèle des jésuites et de ses ducs de Savoie. Mais une question m'étonne et m'intéresse profondément; aujourd'hui où est-on plus heureux, à Genève ou à Chambéry? Où voudriez-vous être né?»

Pour expliciter les termes du problème, il faut savoir que Genève, grâce à Calvin, a œuvré pour la morale et la liberté grâce à l'importance accordée à l'examen personnel. Or, avec raison, Stendhal voit là le «grand problème qui va décider de la civilisation du XXe siècle.» À l'opposé, Chambéry est un bastion de la religion romaine, laquelle est l'ennemie farouche de l'esprit critique. Cette Église catholique se fonde sur le principe exactement opposé, la formule de Tertullien que Stendhal, comme c'est souvent le cas, attribue à saint Augustin: Credo qiua absurdum (traduit par Stendhal: «Je crois précisément parce que c'est absurde»). L'issue de l'alternative entre Genève patrie du libre examen et Chambéry bastion du conservatisme ne devrait pas faire de doute. Et pourtant, après avoir évoqué «les mines réjouies de ces bons savoyards», qui s'opposent évidemment aux mines renfrognées des Genevois, Stendhal conclut: «Quant à moi, après y avoir pensé longtemps, tout étonné de la conclusion qui se présentait constamment, je le déclare, je voudrais être né à Chambéry. Voici mes raisons: on y a moins d'esprit sans doute; mais on y a meilleur cœur, on y hait moins.»

Enfin sans que ces récits de voyages puissent, pour les notations, être portés au niveau des Choses vues de Hugo, de temps à autre, apparaît une scène bien décrite qui pourrait figurer dans un roman de l'auteur. Par exemple, celle-ci dont le héros, comme Julien ou Fabrice, est jeune, généreux, énergique:

«Avignon, le 15 juin 1837. &emdash; Ce matin je me promenais sur la route d'Orange avec le jeune comte de Ber*** qui a dix-neuf ans à peine. Une jeune fille est venue à passer cheminant sur son âne: un gamin de douze ans a pris l'âne par la queue et a sauté en croupe; la jeune fille ne s'est pas fâchée. Une grosse charrette occupait le milieu de la route. Le charretier, énorme Provençal grossier, a menacé l'enfant et, comme l'âne cheminait toujours au petit trot, emportant gaiement son double fardeau, le charretier a lancé un coup de fouet à l'enfant qui a jeté un cri.

Le comte de Ber*** a tressailli. "Quelle inhumanité! a-t-il dit.

&emdash; Je viens t'en donner autant gringalet" s'est écrié le charretier, en jurant et en avançant sur nous.

Le jeune comte, rapide comme un trait, a sauté sur l'énorme Provençal, l'a pris à la gorge et tellement serré, que le charretier a pâli et le sang lui a couvert les lèvres. Quand il a été à vingt pas, le comte lui jeté son fouet dont il s'était emparé. Toute ma vie j'aimerai ce jeune comte, qui, quoique fort riche, n'est point niais.»

Outre leur côté alimentaire, il faut donc voir dans ces œuvres des travaux de préparation pour des livres jugés plus sérieux. Par ailleurs, la partie documentaire, pour l'essentiel empruntée, est un prétexte, un rideau de fumée, pour permettre au moraliste ou au politique de dire ce qui lui tient à cœur. Noyés dans un fatras descriptif, dont l'objectif essentiel semble parfois d'endormir le censeur, les éléments subversifs ont moins de chance d'être relevés que dans un livre mieux composé. La forêt cache l'arbre.


 

Le Rouge et le Noir, titre ouvert

Le premier titre de ce qui allait devenir Le Rouge et le Noir a tout d'abord été Julien. Puis, soudainement, Stendhal eut l'idée du nouveau titre qui, après une période de flottement, finit par s'imposer. Ce titre, sur lequel Stendhal ne s'est pas expliqué, a donné lieu à de nombreuses interprétations. Son côté ouvert le rend très suggestif.

L'explication la plus traditionnelle veut que ces deux couleurs expriment l'alternative dans laquelle se trouve l'ambitieux Julien Sorel. Pour un jeune homme né dans le peuple, il n'y avait que deux moyens de sortir de sa condition: la prêtrise et l'armée. Le noir évoquerait donc la soutane des prêtres et le rouge les uniformes militaires.

Cette explication n'est qu'à moitié satisfaisante. La condition des curés de village qui portaient la soutane n'était pas spécialement brillante. Chez Stendhal, à part quelques notables exceptions, les curés sont toujours représentés comme des paysans mal dégrossis ayant choisi cette voie pour ne pas avoir à cultiver la terre. Leur condition sociale n'avait rien à voir avec celle du haut clergé. Julien Sorel n'était pas homme à se contenter de cette portion congrue. Choisissant l'Église comme moyen de parvenir, il aurait plutôt pensé à la robe pourpre du cardinal, avec, en tête, le portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne. Par ailleurs, les uniformes rouges étaient d'abord ceux de l'armée anglaise, les lecteurs de La Chartreuse de Parme le savent.

En dépit de ces réserves, cette explication ne peut être écartée. Le noir est aussi la couleur de la robe des jésuites dont l'association est toute puissante au moment où Stendhal écrit. Revenus dans les fourgons des émigrés, ils constituent une force politique qui, tout en soutenant l'autorité du roi, va jusqu'à la menacer. Si Julien Sorel avait été vraiment hypocrite dans l'âme, il aurait pu s'acoquiner avec cette sorte d'internationale noire dont Stendhal fait la satire dans son roman. Par ailleurs, si les uniformes de l'armée française sont le plus souvent bleus, les lanciers avaient des uniformes pourpres. Or, si Stendhal a passé sa vie à tomber de cheval, ses héros servent tous dans la cavalerie. En outre, il est bien placé pour savoir que, une fois les engagements terminés, sur un champ de bataille, tous les uniformes sont rouges.

L'armée était la solution qui, sous Napoléon, permettait à un jeune homme ambitieux et brave d'arriver rapidement. N'avait-on pas vu un fils d'aubergiste devenir en quelques années maréchal? Mais avec la restauration de l'ordre ancien, les choses avaient changé. Il ne restait plus que le noir de l'ambition basse et patiente. Julien Sorel était né trop tard dans un siècle trop vieux.

Une preuve allant dans le sens de cette interprétation traditionnelle est fournie par l'un des titres auxquels Stendhal a pensé pour Lucien Leuwen: L'Amarante et le Noir. L'amarante est la couleur de l'uniforme des lanciers. Le noir renvoie à l'habit de maître des requêtes. Le titre envisagé exprimait l'hésitation du héros entre une carrière militaire et une carrière administrative.

Le Rouge et le Noir pourrait exprimer aussi le conflit politique qui déchire la France de l'époque. Le rouge se rapporterait à la gauche libérale parfois républicaine (mais ne défilant pas encore avec le drapeau rouge) et le noir la monarchie solidement épaulée par le parti prêtre. Un autre titre envisagé par Stendhal pour Lucien Leuwen (Le Rouge et le Blanc) donne du poids à cette hypothèse. Le rouge correspondait, comme dans le cas précédent, à la gauche libérale et le blanc aux légitimistes par référence au drapeau blanc, drapeau du roi que les monarchistes souhaitaient réimposer au détriment du drapeau tricolore.

Ces deux interprétations ne s'excluent pas, et il est même possible d'en ajouter d'autres. Julien Sorel est un joueur qui prend des risques et perd. Le rouge et le noir sont des couleurs qui peuvent évoquer la roulette. Ce jeu existait déjà au XIXe siècle comme le savent ceux qui ont lu Le Joueur de Dostoïevski. Quelques lignes du journal de Stendhal ont aussi attiré l'attention sur un jeu de cartes appelé justement «la rouge et noire». En date du 5 mai 1804, il prend en effet un «arrêté» sur ce qu'il fera en matière de jeu. C'est nous qui soulignons l'expression dans le texte de cet arrêté :

«ARRÊTÉ:

Considérant qu'audaces fortuna juvat (La fortune sourit aux audacieux), et que si je ne fais rien d'extraordinaire je n'aurai jamais assez d'argent pour m'amuser, j'arrête:

Art. I

Tous les tirages de la loterie de Paris (les 5, 15 et 25) je mettrai 30 sous sur le terne 1,2,3.

Art. 2

Tous les premiers du mois je remettrai 3 francs à Mante pour qu'il les mette sur un quaterne à 1 franc chaque tirage.

Art. 3

Tous les mois j'irai jouer 6 francs et quatre pièces de 30 sous à la rouge et noire au n°113. Ainsi pour 13 francs 10 sous, j'acquerrai le droit de faire des châteaux en Espagne.»

Le terne était un groupement de trois numéros et le quaterne un groupement de quatre numéros, un peu comme pour le tiercé et le quarté d'aujourd'hui. Le n°113 désigne une salle de jeux connue qui se trouvait au Palais-Royal et que Balzac décrit dans La Peau de chagrin.

On constatera au vu de cette modeste résolution que nous sommes loin de l'univers de Dostoïevski. Ce texte montre pourtant que le rapport entre les deux couleurs éponymes et le jeu a été établi très tôt.

Pour les curieux, comme nous l'apprend la note de la Pléiade, qui tire sa source du Littré, le jeu se déroulait ainsi: un banquier détient le jeu de cartes; chacun des joueurs tire à son tour une carte en annonçant rouge ou noir, sans voir les cartes cela va de soi. La suite du jeu est facile à imaginer.

Quelques interprétations encore. Un critique fait intervenir l'astrologie. Julien Sorel serait sous le signe de Mars et de Jupiter. À Mars s'associeraient la violence, la passion, le combat, la jalousie et donc le rouge. À Saturne reviendrait le noir du calcul, du travail minutieux et patient.

Un autre exégète estime qu'il faut surtout s'arrêter sur la critique sociale contenue dans cet ouvrage. Stendhal ferait allusion aux deux principales forces de répression de la société du temps, le rouge pour la robe des magistrats qui vont condamner Julien, le noir pour le parti prêtre qui est à l'origine de son malheur.

Le rouge et le noir pourraient encore s'associer au conflit des romantiques et des classiques. Le rouge se reliant à la jeunesse et à la fougue des romantiques et s'opposant au noir rabat-joie des classiques. Le gilet rouge de Théophile Gautier, lors de la première d'Hernani (25 février 1830), à laquelle Stendhal assiste, avait aussi valeur de symbole.

Enfin ces deux couleurs constituent comme un raccourci du livre: de l'habit noir du frêle précepteur plein d'espoir au rouge de la guillotine qui met un terme à sa vie. Même si cela gâte un peu ce bel effet de symétrie, il faut noter que le rouge est présent dès le début du roman, à l'occasion d'un passage qui préfigure le dénouement. Dans l'église, sur le prie-dieu, Julien remarque un bout de papier décrivant l'exécution d'un certain Louis Jenrel: &emdash;«Qui a pu mettre ce papier là, dit Julien? Pauvre malheureux, ajouta-t-il avec un soupir, son nom finit comme le mien… et il froissa le papier.

En sortant, Julien crut voir du sang près du bénitier, c'était de l'eau bénite qu'on avait répandue: le reflet des rideaux rouges qui couvraient les fenêtres la faisait paraître du sang.» À quoi répond, pour ceux qui tiennent aux symétries, à la dernière page, la robe noire de Mathilde veuve de son amant, elle aussi pressentie au début du livre.

Ces différentes explications ne se contredisent pas. Elles se superposent, s'imbriquent, s'entrecroisent, créant un riche réseau de connotations.

Pourtant, une chose frappe. Le titre reste porteur dans des pays comme le Japon où les faits de culture qui viennent d'être rappelés ne sont pas connus. Le même phénomène ne se produirait sans doute pas avec un autre titre de Stendhal comme Le Rose et le Vert. Cela est dû au fait que le couple indissociable du rouge et du noir symbolise l'intrication en Julien comme en nous-mêmes, d'Éros et de Thanatos, de l'instinct de vie et de l'instinct de mort. «L'homme a deux êtres en lui», dit Julien dans sa prison: inextricablement liés le rouge du désir et le noir de la mort.


 

Le patriotisme d'antichambre

Le patriotisme d'antichambre, expression chère à Stendhal et qu'il attribue à Turgot, est une variante de l'esprit de clocher. Il peut se ramener à deux comportements complémentaires : le refus des critiques concernant sa communauté (ville, religion, pays selon les cas) ; la tendance à ne trouver du mérite qu'à ceux qui font partie de ce voisinage plus ou moins proche et à exagérer systématiquement ce mérite.

Aux yeux de Stendhal, cette attitude a presque disparu en France à l'exception du monde de la musique. Une cantatrice qui n'est pas française à de la peine à se le faire pardonner. Mais, en Italie, le phénomène est très vivace. «Chaque ville défend avec fureur ses mauvais écrivains.» La critique d'une gloire ou d'une œuvre d'art locale ferme les visages et si l'on insiste trop les portes.

Le voyageur devra donc être sur ses gardes. Le mieux pour lui est de faire savoir qu'il souffre de maux de tête. «Dès qu'il verra apparaître le patriotisme d'antichambre, il sera pris de son mal de tête et disparaîtra.»


 

Intervention dans un atelier d'écriture

Je ne sais pas ce que Stendhal aurait pensé d'un atelier d'écriture. Aucune institution de ce genre n'existait à l'époque. On peut se demander si son individualisme se serait accommodé de cette pratique. Il faut aussi noter qu'il s'est mis très tôt à l'écriture et qu'il n'a jamais cessé par la suite, allant jusqu'à écrire sur ses bretelles, sa ceinture ou sa montre. Pour ce que l'on peut apprendre dans un atelier d'écriture sur la manière de se comporter à l'égard du monde de l'édition, il fréquentait suffisamment les milieux littéraires pour ne pas en avoir besoin.

La question n'est donc pas «Qu'est-ce que Stendhal aurait pu apprendre dans un atelier d'écriture?», mais «Qu'est-ce que les participants d'un atelier d'écriture peuvent apprendre en examinant la carrière de Stendhal?»

Tout d'abord, l'exemple de Stendhal confirme une vérité que les auteurs en quête de talent devraient connaître: tous les grands écrivains ont été d'abord de grands lecteurs. Tous ils ont acquis, commençant tôt et au fil des ans, une impressionnante culture littéraire. L'écrivain nature, qui tire tout de son propre fond est un mythe. Georges Brassens lisait tous les jours de trois heures du matin à midi avec interdiction de le déranger sauf décès d'un proche. Cela lui permit d'acquérir une maîtrise rare en matière de langue française, mais aussi de découvrir des textes oubliés. Valérie Ambroise, l'une de ses meilleures interprètes, évoque souvent l'aventure extraordinaire arrivée au texte des Passantes. Brassens dénicha un jour aux puces le recueil d'un poète complètement oublié, Paul Antoine. Il eut suffisamment de flair pour choisir dans ce recueil, plutôt médiocre, un poème, et, dans ce poème, quelques strophes. Depuis, Les Passantes ont été traduites en plusieurs dizaines de langues. Il n'est pas un jour ou, dans un coin ou un autre de la planète, une âme sensible ne soit émue par les vers de Paul Antoine mis en musique par Brassens. Des vers qui, sans Brassens, seraient restés enfouis dans les amoncellements du marché aux puces. Mais revenons à notre conte. L'originalité ne peut naître que sur le terreau d'une vraie culture.

Sur ce point, Stendhal ne se distingue de ses confrères que par le caractère volontariste de son entreprise. Consciemment et très tôt, il décide d'acquérir des bases. L'exemple de Rousseau lui a peut-être servi. Celui-ci lisait les œuvres des grands penseurs, les résumait pour se constituer un magasin d'idées (l'expression se retrouve chez Stendhal), à partir de quoi sa réflexion personnelle prenait corps. Stendhal n'arrêtera jamais de former son esprit (acquérir des connaissances nouvelles et apprendre à raisonner). Même en voyage, il transporte des livres, en achète, s'en fait envoyer. Au milieu de la campagne de Russie, il lit les œuvres de Mme Du Deffand qu'il a emportées dans sa voiture, comme Gide lisait Montaigne en parcourant les forêts du Congo.

Stendhal ne croit pas aux manifestations précoces du génie. Il affirme même que tous ceux de son entourage qui, dans leur prime jeunesse, en ont donné des signes prémonitoires, n'ont pas confirmé par la suite. En revanche, il pense que l'opiniâtreté est peut-être une indication.

Mise à part la maîtrise de la langue, la première qualité de celui qui opte pour la carrière des lettres est en effet le courage. Courage pour résister à l'échec de ses publications. Armance fut un flop. L'accueil fait au Rouge et le Noir reste très modeste. En dépit de l'article de Balzac, le tirage de La Chartreuse, même s'il laisse espérer, n'est pas époustouflant. D'autres publications sombrent dans l'indifférence. Courage pour affronter les milieux de l'édition. Stendhal doit publier plusieurs titres à compte d'auteur. L'éditeur qui lui avait commandé un récit de ses voyages en France ne tient pas ses engagements et ne publie pas le deuxième tome. Courage pour écarter la tentation d'une vie plus facile. Si Napoléon n'était pas tombé en 1814, Stendhal aurait peut-être fini dans les hautes sphères de l'État et nous ne lirions aujourd'hui ni Le Rouge ni La Chartreuse. C'est du moins l'une des hypothèses qui a été émise, car on peut penser aussi qu'il aurait plutôt profité de ses relations pour obtenir une sinécure, quatrième secrétaire d'ambassade Rome par exemple, ce qui lui aurait permis de laisser libre cours à sa vocation.

Autre point correspondant à une conviction profonde de Stendhal: l'écrivain doit connaître le monde autrement que par les livres. Il n'aime pas la guerre et il n'aime pas l'armée, mais, très tôt, il comprend qu'il y a là un champ d'observation exceptionnel. Il n'aime pas non plus le monde des affaires. Mais il perçoit, de la même manière, que l'observateur peut y trouver sa matière. Revenant sur son intermède commercial à Marseille, il reconnaît, à défaut d'autre chose, en avoir tiré un grand profit en matière de connaissance du cœur humain. La fréquentation des salons et les voyages, visite au bordel comprise, participent de la même entreprise. L'écrivain ne peut être exclusivement un homme de cabinet. Il doit se frotter au monde et même s'y mêler. L'intendant à Sagan, en Silésie, a beaucoup appris sur l'homme quand il a disposé d'une parcelle d'autorité. Saint-Simon a fréquenté la cour. Montaigne est resté moins qu'on ne l'a dit dans sa «librairie». Montesquieu venait à Paris et a parcouru l'Europe. L'écrivain doit nourrir son œuvre d'une fréquentation assidue de ses semblables. Il doit savoir s'abstraire du monde, mais aussi y entrer. C'est de ce double mouvement d'empathie et de prise de distance que naissent les grandes œuvres.

La fréquentation des milieux littéraires a aussi du bon. Cet univers a souvent été caricaturé et non sans raison. L'ami Michel Dansel montre que ces milieux valent souvent mieux que cette vision simpliste qu'on en donne: «Le couple diabolique auteurs-éditeurs est celui de la carpe et du lapin où les passions permanentes et contradictoires se jouent à livre ouvert. Car c'est dans ce milieu que l'on rencontre le plus de caractériels, de cyclothymiques, de mégalomanes, de prétentieux, de mythomanes, mais aussi et il faut bien le dire, de personnes dotées d'une folie généreuse, d'une intelligence sans frontières, d'une sensibilité exacerbée ou rassurante et d'un sens aigu de la fraternité égoïste.»

L'esprit est contagieux comme le bonheur. Stendhal le savait. Il lui arrive d'être insupportable avec ses amis écrivains et eux ne sont pas toujours tendres avec lui. Mais le résultat reste globalement positif. Parmi les dix conseils qu'Hemingway donne aux «jeunes écrivains», le troisième est le suivant: «Fréquentez les écrivains du "bâtiment."» Stendhal aurait approuvé. En ces matières comme en d'autres, il n'est pas bon que l'homme soit seul. Le but n'est pas de «chasser en meute», selon une expression à la mode un peu sotte, mais de profiter des critiques et de l'émulation qui naissent des contacts. Après quoi, bien sûr, pour écrire La Chartreuse de Parme, il faut savoir s'enfermer pendant deux mois, porte hermétiquement close même aux intimes. C'est pourquoi, cher beau-frère, je ne viendrai pas dîner ce soir.

Dernier enseignement que l'on pourrait tirer d'une étude de la vie de Stendhal: on apprend à écrire en écrivant. Il estimait avoir perdu beaucoup de temps pour ne pas avoir pas reçu plus tôt le conseil: «Pas un jour sans une ligne.» Tout est bon pour se faire la main, même des tâches alimentaires. Au besoin on recourra à un pseudonyme afin de ne pas «gâter son nom» comme on dit en Afrique. Un musicien travaille sa technique entre six et huit heures par jour, tous les jours. Un patineur en fait autant. Lequel d'entre vous, parmi ceux qui lorgnent vers les sommets, fait preuve d'une telle discipline. Le travail a toujours fait partie des valeurs primordiales pour Stendhal. Très tôt, il a aspiré à la gloire, mais il n'a jamais cru à une étincelle venue d'en haut ou des profondeurs. Conformément à ses nombreuses résolutions, son génie est un génie construit.

L'acquisition d'une vraie culture fondée sur la lecture des grands auteurs, une connaissance directe de l'être humain, la priorité accordée à l'œuvre, une indéracinable ténacité, la fréquentation des gens du bâtiment, une grande vigilance pour ne pas être dupe des idées fausses sur l'inspiration, un travail continu, telles sont pour Stendhal les conditions nécessaires d'une œuvre authentique. Conditions nécessaires, mais non suffisantes, cela va de soi pour accéder au génie. Vous pouvez vous en inspirer, même si vous n'avez pas décidé d'être Chateaubriand ou mieux.

«La profondeur ne s'apprend pas» dit Patricia Higsmith. Et Stendhal, avant elle, avait dit: «Le cœur ne s'apprend pas.» Vérité patente, même si elle est partiellement infirmée parce que nous venons de dire de cette carrière. La profondeur ne s'apprend pas, dirons-nous, dans les ateliers d'écriture. Ceux-ci peuvent avoir une salutaire action de déblocage. Ils peuvent aussi faire gagner du temps dans une évolution. Après quoi, chacun est livré à lui-même, sans que l'on puisse vraiment lui donner des conseils. C'est pourquoi, je me contenterai de terminer par où Taine commençait quand il s'adressait aux étudiants s'apprêtant à suivre son cours de philosophie de l'art: «En fait de préceptes, on n'en a encore trouvé que deux: le premier qui conseille de naître avec du génie; c'est l'affaire de vos parents, ce n'est pas la mienne; le second qui conseille de travailler beaucoup, afin de bien posséder son art, ce n'est pas non plus la mienne.»

Sommaire


 

CHER STENDHAL - TOME II

D'abord, faut-il faire un tome II? Et même, est-il possible de faire un tome 2?

La matière ne manque pas, le problème se situe ailleurs. Mais peut-on refaire un livre du même type étant entendu que l'enthousiasme ne se réchauffe pas?

En fait, je songe bien à un tome II, mais qui serait assez différent. Il serait structuré de la même manière (par coups de projecteur donnant un ensemble très rythmé), mais:

---- analyse plus en profondeur de certains thèmes (parfois repris du tome I);

---- je ferais un travail de chercheur (je sais faire). Ainsi, je pense qu'avec de la patience, on peut retrouver des choses sur l'enterrement de Stendhal.

---- ce tome II ne bénéficierait pas de l'effet de surprise, mais en revanche les réactions et questions suscitées par le tome I seraient très utiles.

Ce n'est pas l'inspiration qui manque. Au contraire, la pression est trop forte et j'aimerais bien faire un livre sur un sujet tout différent avant de revenir à Stendhal. Outre le livre sur l'édition qui doit paraître en octobre-novembre (SUR L'ÉDITION, LETTRES POUR MA POUBELLE), je songe à un livre sur De Gaulle (DE GAULLE ET LA GUINÉE, L'IGNOMINIE).

Une autre question se pose dans la ligne de la question "faut-il faire un tome II?": peut-on vraiment concevoir une collection avec ce Cher Stendhal comme parangon?

Deux façons d'envisager la chose:

---- je fais, au rythme d'un par an une série (Cher Montaigne, Cher Rousseau, Cher Maupassant, Cher Flaubert, Cher Nietzsche, Chère Colette, etc.). Commercialement judicieux mais intellectuellement un peu laborieux.

---- je recrute des auteurs motivés et doués, ayant vraiment un rapport privilégié avec l'auteur dont ils parlent. Cette solution ne m'empêche pas de faire un titre de temps en temps.

Tout cela dépend cependant de l'accueil fait au tome I. J'ai bon espoir. Mais avez-vous déjà rencontré un auteur dont le livre est sorti quinze jours auparavant et qui n'ait pas bon espoir?

D'ici peu, un projet de sommaire ou du moins le début.


 

Lettre V. Del Litto du 26. 6. 99.

STENDHAL CLUB Grenoble le 29. 6. 99

Cher disciple,

J'ai bien reçu votre livre, vous remercie de me l'avoir envoyé et de l'avoir enrichi d'une aussi éclatante dédicace.

Comme vous le devinez, j'ai aussitôt consulté le vénérable collègue auteur de la préface. Il s'est plongé dans une profonde méditation. Quand je l'ai réveillé, il m'a avoué avoir totalement oublié votre présence aux séminaires qu'il a dirigés pendant cinquante ans. Peut-être a-t-il ajouté, vous étiez un simple « amateur ».

J'ai jubilé. Le Maître venait de prononcer un mot dont la signification lui échappait.

L'homo historicus que j'ai été a été heureux de se retrouver devant un « amateur », un « irrévérent ».

Quel bonheur ! Quelle fierté.

Veuillez trouver ici tous mes compliments.

Texte publié avec l'aimable autorisation de l'auteur.

CORRESPONDANCE SUR CHER STENDHAL au 10. 10. 99

Courrier reçu d'amis de longue ou de fraîche date, parfois de gens que je ne connaissais pas avant leur lecture du livre. Les textes ne figurent ici qu'avec leur autorisation. Dans quelques cas, le propos se rapporte au manuscrit qui n'était pas très différent du livre publié, excepté les chapitres non retenus, l'épigraphe et la préface.

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Je me suis plongé dans votre Cher Stendhal. Quel bouquin! Bravo, trois fois bravo. Je ne sais si vous le prendrez comme je le sens, mais de tous les ouvrages sur Stendhal que j'ai lus, &emdash; et la liste n'en est pas courte &emdash;, celui-ci est le meilleur pour donner aux lecteurs cultivés accès à l'œuvre et surtout pour lui donner envie d'apprendre à connaître l'homme Beyle autant que le romancier. Le Stendhal comme Stendhal de Laurent n'était pas mal dans ce genre, mais le vôtre a des qualités à même d'accrocher le lecteur. Sur ce plan, il laisse derrière lui les ouvrages de même type, ceux de Blum, de Caraccio, d'Aragon, de Roy, qui ont leurs mérites, mais d'un ordre différent.

Jacques Birnberg, Chercheur honoraire à l'Université Monash de Melbourne, auteur de plusieurs communications sur Stendhal.

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J'ai mille choses à faire et peu de temps pour lire, hélas. Mais votre livre ne se lit pas, il se dévore. Je l'ai donc avalé presque entièrement, ce qui est d'autant plus facile qu'il est coupé en petits morceaux comme la viande dans les plats chinois et qu'il ne manque pas d'être parfois bien épicé.

Didier BERTRAND, correspondant de la revue Défense de la langue française.

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Cher ami,

J'ai bien reçu ton Stendhal et, après une lecture d'une traite, j'y reviens à loisir, dans la tranquillité des fins de soirée, qui permettent, après la journée dévorée par les chronophages, de prendre la vraie mesure des hommes et des choses.

Tu nous as fait là un bouquin épatant. Ses qualités: ta connaissance exhaustive du personnage, qui te permet d'en montrer toutes les facettes. L'équilibre du jugement, qui ne tombe pas dans la stendholâtrie, étouffe l'homme sous les gloses. L'efficacité du style d'une clarté très "beylienne" (lis-tu toi aussi quelques pages du Code civil pour t'éclaircir la plume?). La culture sous-jacente, qui te fait trouver les analogies frappantes (Gide, Alain). Ton Stendhal est vu de l'intérieur, éclairé par des comparaisons avec l'époque actuelle (l'Amérique et Tocqueville) mais aussi l'homme des lumières, l'aristocrate aimant le peuple qui, physiquement, lui répugne. Et aussi les influences: les idéologues et Destutt de Tracy (que dans mes projets, qui ne se réaliseront pas, pour le vieux type contre lequel le temps travaille, je me propose de le lire). Et puis les choses curieuses: Mozart, oui, mais après Cimarosa…

Tes pages sont sous-tendues par le goût stendhalien de la vie, l'allegria du bonheur. Et puis, tout y est. Je m'attendais aux Privilèges: ils y sont.

Les Américains font des bouquins qu'ils appellent essentiel (je viens de lire l'Essentiel Piaget ). Tu nous as fait l'Essentiel Stendhal, avec talent, avec intelligence, sans faire de pédanterie pinailleuse (mais tu aurais pu mettre les références des citations, car tes lecteurs vont s'enrager à les chercher!) Et puis merci de ta dédicace. Ce sera une des satisfactions de ma vie d'avoir été &emdash; puisque tu me le dis, avec d'autres &emdash; un bon professeur (un pas trop mauvais). Mais, avec ton frère et toi, la maman Désalmand avait couvé de fameux canards!

Merci de m'avoir permis de mieux comprendre il Milanese.

Paul Guichonnet, Professeur d'Université à la retraite, correspondant de l'Académie des Sciences morales.

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Cher Pablostend,

[…]

Je suis aussi très fier d'avoir maintenant un «ami écrivain». Je vais le faire savoir largement (pour me vanter!) autour de moi. Mais ne te crois pas quitte à si bon compte… Tu m'as lancé un défi. Tu m'as piqué au vif. Tu as réussi à m'éblouir, moi, le petit «écriveux» de dictionnaires… Alors je suis naturellement absolument «furieux»! Ne le serais-tu pas à ma place? Je vais bien sûr chercher à me venger. Je n'ai pas encore trouvé par quel moyen, mais dès aujourd'hui, je te dis «méfie-toi»… on ne nargue pas impunément le petit P___!

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Je viens de le lire, et d'une traite, tant il m'a passionné. Je crois pouvoir dire que, de votre point de vue, je constitue un «lecteur idéal». Je n'avais, en effet, de Stendhal qu'une connaissance de «culture générale» &emdash; lecture des deux grands romans &emdash; complétée par quelques notions d'anthologie. En outre, il ne m'avait pas marqué suffisamment pour que je me sente incité à l'approcher de plus près.

Or vous avez vraiment réussi à me le rendre plus proche. Ni hagiographie, ni étude critique à la scientificité pesante, mais dialogue avec un ami riche en humanité à la fois souffrante et heureuse de sa «chasse au bonheur», votre livre me semble illustrer bien la définition de Du Bos sur «la littérature, rencontre entre deux âmes…» Et cela, vous l'offre dans une langue belle, limpide, précise, ayant le sens de la formule «qui fait mouche». En outre, la rigueur préside à vos mises en contrepoint de Stendhal avec certains de ses prédécesseurs et certains de nos contemporains. J'aime aussi vos trouvailles (elles le sont en tout cas pour moi*) telles que le «syndrome de Zorro», le «syndrome de Jean Valjean», les «influences répulsives», etc. Ceci renvoie d'ailleurs à votre sens de l'humour &emdash; jusqu'à vous amuser à «berner le lecteur», de manière instructive d'ailleurs! J'ai retrouvé aussi des propos «stendhaliens» que vous aviez tenus lors de la rencontre de Brangues, telles, par exemple, des réflexions sur la musique qui réveille des réminiscences intérieures, après le spectacle de La Cantate à trois voix.

Voilà […]

Comment dès lors ne pas souhaiter que vous mettiez en œuvre votre projet de collection CHER GRAND HOMME…

A Grégoire, Professeur de lettres, Bruxelles

* NDLR: produits garantis maison.

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Ah encore un mot: je trouve superbe le sous-titre «Un parfum de gloire»… Ce parfum, je le hume déjà, il est à la fois délicat et fort comme du muguet…

M. P.

NDLR

Acceptons en l'augure. M. P. qui fut le premier fan de ce livre, dans son enthousiasme, avait lu «Un parfum de gloire» là où figurait déjà le sous-titre actuel. Mais avec «Un pari sur la gloire» ça fonctionne aussi.

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Merci, cher Monsieur, de m'avoir fait parvenir votre livre. J'ai un peu tardé à répondre parce que j'ai pris le temps de savourer à la fois le récit et la méthode. Fidèle, quoique vous en ayez, à ce classicisme qui efface toute trace du considérable travail pour ne laisser au lecteur que le plaisir d'une promenade sans cesse surprenante, vous charmez, vous faites rire, et vous émouvez, donnant à votre héros, je suis sûre, de nouveaux amis.

Quoi de plus plaisant que ce compagnonnage érudit et gai avec un grand esprit? Encore merci, et que la petite musique fait toujours danser votre vie.

Henriette Châtaigne, entre autres choses une spécialiste de la versification impitoyable pour mes essais en la matière.

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Cher Paul,

C'est un triomphe que je souhaite à ton livre! J'attendais d'avoir lu pour te remercier de l'envoi. Bravo pour l'érudition souriante (et complétée par Internet), pour la préface astucieuse, pour la conception brève et moderne. Ça se lit très facilement et le résultat est celui que tu escomptes certainement: faire aimer Stendhal! Encore bravo! […]

Nicole Masson, maître de conférence à l'Université de Poitiers.

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[…]

Je retourne à ma place de lecteur pour vous faire preuve d'un sentiment amical parce que non complaisant, celui d'un rendez-vous souvent (mais les réussites en sont d'autant mieux mises en valeur) raté, avec une réflexion d'auteur suffisamment élaborée, prémunie contre quelques platitudes, deux ou trois affirmations bien trop définitives, me semble-t-il, parce que sûrement falsifiables, comme l'écrirait Popper, et surtout de paresseux emplois et remplois de verbes (il ne s'agit pas d'auxiliaires), tels être, avoir, trouver, etc., usés, démonétisés, oserai-je dire, en souvenir de Mallarmé: ces mots qui passent en silence de main en main comme des pièces de monnaie d'où tout relief a disparu.

C'est dommage. Un rigoureux travail réflexif aurait pu faire pendant à ce qui m'a paru être un énorme travail de recherches. Picasso, paraît-il, car je ne suis que l'«ara» béotien des rumeurs, aurait affirmé: «Je ne cherche pas, je trouve.» Il m'apparaît de mon lieu parfaitement singulier et donc vrai, que vous avez beaucoup cherché, mais échoué à trouver… votre voix. En tout cas, je ne l'ai pas entendue. […]

Jean-Claude Germain, correcteur d'imprimerie.

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Fax

Bruno à Pablo

Ai terminé ton panorama sur notre «Cher Stendhal». Toujours avec le même intérêt, le même agrément à te lire et à entrer dans ce qui se présente comme une série de causeries sur Stendhal par un ami qui l'a bien connu. Rien à dire donc sur la facture et la tonalité du texte, excepté quelques broutilles (chapitre sur le miroir qui sent un peu le corrigé de 1ère par exemple; utilité du chapitre sur l'argent gagné par Henri Beyle?).

Sur le contenu, ma seule critique serait peut-être que tu acceptes trop Stendhal dans tous ses aspects, sans une distance critique suffisante. Je sais bien que tu ne veux faire que de la «critique admirative»: mais cette attitude vis-à-vis de l'œuvre, faut-il l'avoir aussi vis-à-vis de l'homme? Tu diras que tes aperçus se veulent de l'ordre de l'observation neutre, sans jugement de valeur, sans préjugé moral. Mais en réalité, tu ne cesses de porter un jugement de valeur puisque tu n'écris tout cela que pour en recueillir l'héritage moraliste de Stendhal (homme ou œuvre?) et son apport civilisateur: il a contribué à humaniser l'homme.

Personnellement, à l'aide des matériaux que tu fournis toi-même, je serais plus sévère sur cet homme, Henri Beyle, qui, sous prétexte de chasser le bonheur, a dû décevoir et frustrer plus d'une personne, qui s'autorise une existence égocentrique au nom de l'égotisme, qui va chez les filles sans remords puisqu'il est par ailleurs pro-féministe, bref, qui légitime ses pratiques de bête sous prétexte qu'il vit un idéal d'ange! c'est trop facile de s'autoriser à «être indigne» comme la populace, sous prétexte qu'on participe à l'élite intellectuelle. Il y a un côté jésuite en cet Henri Beyle qui appelle à faire ce qu'il dit mais non ce qu'il fait… qui compense ses aigreurs de raté du pouvoir en se conférant la supériorité moraliste d'observer les mécanismes d'un animal humain qu'au fond il méprise… Finalement Henri Beyle a un côté anarchiste de droite dont les idées et les goûts peuvent largement nourrir les idéologies fascisantes, lesquelles justifient les ordres forts par leur mépris de l'homme!

J'arrête le réquisitoire: après tout ton livre joue aussi sur le désir du lecteur de réagir au personnage. Mais ma réaction ici ou là (pourquoi insister sur le Stendhal pornographe, homosexuel ou pas? impuissant ou non? fréquentateur de bordel patenté?) pose la question de ton projet. Je comprends bien ton impression première (que j'ai résumée par «Désalmand vu par Stendhal»), qui consiste à extraire de Stendhal la substantifique moelle qui alimente ta propre sagesse de vie. Mais dans ce cas, il faut en rester (dans ce cas, c'est dès le début du livre que le lecteur doit savoir qu'il va là) à ton projet, et écarter du texte ce qui s'apparente au «misérable petit tas de secrets» dont parle Malraux: certes, il n'y a pas à cacher «Stendhal» (ici, c'est Henri Beyle) va au bordel, mais pourquoi insister? Pour le montrer bien humain comme tout le monde? Pour le donner en exemple? Pour intégrer cette composante comme légitime dans le bonheur du mâle? (sans rien dire de tout le système de prostitution qui maltraite tant de filles pour légitimer la jouissance de tant d'hommes?).

À l'inverse, que tu ne puises pas assez dans l'œuvre de Stendhal où il y a beaucoup, et même l'essentiel de ses idées du bonheur.

Ma question est: si l'homme dont tu parles était ton voisin de palier, si tu connaissais de lui tout ce que tu en dis à l'exception de son œuvre, ferais-tu le même livre? Si c'est donc son œuvre publiée qui mérite ton livre, pourquoi en parles-tu si peu?

Ce ne sont pas là des critiques à ce que tu as fait, mais des questions qui visent à lever des ambiguïtés (Ce Cher Stendhal est-ce Stendhal ou Henri Beyle?), de façon à ce que le lecteur identifie mieux la nature de ton projet, à ce que l'éditeur sache mieux à qui il s'adresse, à ce que la nécessité de ce que tu écris apparaisse mieux. Veux-tu simplement rendre compte de certains aspects d'Henri Beyle dit Stendhal (et pourquoi? et pourquoi ce chapitre? et pourquoi ce chapitre après tel autre?) ou faire un essai plus personnellement engagé sur lui?

Veux-tu faire un «Sagesse de Stendhal: le pouvoir ou le bonheur»?

Veux-tu publier un «Causeries sur Stendhal, par l'un des happy few à l'ensemble des happy few»?

ou un: «Stendhal et moi: tout ce que vous avez voulu savoir sur un personnage qu'on vous a trop longtemps caché»?, etc. La balle est dans ton camp [… ]

Bruno Hongre, professeur de lettres, auteur d'essais sous un pseudonyme.

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C. le 1er avril 1998 (ce qui suit n'est pas un poisson d'avril)

Paul,

Tu pourras mourir heureux car tu auras réussi au moins un véritable petit chef-d'œuvre. Fais-moi l'honneur de me croire en attendant que ce jugement soit (bientôt) confirmé par le succès. Alors tu te souviendras de ce propos. Sans vanité, lorsque je faisais beaucoup de critique littéraire, on s'accordait à me reconnaître le don de discerner presque à coup sûr les excellentes œuvres qui étaient ensuite primées. Eh bien, je puis t'assurer, mon petit père, que tu as pondu là un excellent livre. Oui, je te le dis ce matin après avoir passé une partie de la nuit &emdash; jusqu'à 3 heures du matin &emdash; à lire ces pages hautement savoureuses. Je suis moulu, fourbu, j'ai très mal au dos (et c'est pourquoi j'ai prolongé la grasse matinée au lit), mais je suis vraiment heureux, comblé et fier d'avoir un tel ami.

Il s'agit bien d'un chef-d'œuvre (je pèse mes mots) dans le genre, genre unique d'ailleurs (d'où son grand intérêt): depuis des mois que je lis sans discontinuer des «biographies» de Molière et de Balzac, je n'ai jamais rien lu d'approchant, même sous la plume des plus grands auteurs, car il s'agit bien d'un genre nouveau: un «Stendhal intime» en quelque sorte. Fi de la lassante érudition des Pierrot, Citron et autres universitaires. Pas (plus) de chronologie ou juste ce qu'il faut. Là n'est pas le but. Ce livre est un témoignage de reconnaissance, de profonde «sympathie», je n'ose dire d'amour (et pourtant…). Surtout on sent que tu domines parfaitement ton sujet; tu le vis et tu l'organises «de l'intérieur» selon un ordre très personnel qui épouse le rythme et les pulsions de ta passion. Voilà un livre de passion. Comme par un étrange phénomène d'empathie tu accompagnes ton grand homme. Parfois même tu parles pour lui et l'on ne saurait que t'en être reconnaissant étant donné la justesse du propos. Stendhal serait fier de toi s'il pouvait ressusciter, il te remercierait, te féliciterait! C'est vivant, piquant, passionnant, excitant, amusant, spirituel, léger, profond, aérien, sentimental, mais sans pathos, noble, généreux… C'est BEAU tout simplement. Beau comme l'Italie de Stendhal. Noble et généreux comme Paul Désalmand quand il aime et se passionne, quand il révèle le plus vrai de son âme. C'est «génial»… voilà le mot que je voulais taire lâché. Cela incite à en faire autant… comme un défi… mais qui sera dur, voire impossible à relever. Je m'en veux de te faire tant de compliments mais… puisqu'ils sont mérités, je me dois d'être sincère. Pourquoi as-tu tant attendu pour nous révéler ton vrai talent? […]

M. P.

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Page 278, vous citez Stendhal: «Je ne désire être compris que des gens nés pour la musique. Je voudrais pouvoir écrire dans une langue sacrée…»

Mais elle existe: c'est justement la musique!

Esther Munger, (qui fut ma cheftaine quand j'étais dans les louveteaux), Genève.

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Bonjour Paul,

[…]

J'ai adoré mon dimanche! à la différence de certains… Quel livre que votre livre, je me suis régalée… Alors que je lisais à mon mari quelques passages crus du livre, j'entends ma Julie demander: «C'est quoi un…?» Je vous laisse deviner! elle l'aura donc appris grâce à Stendhal. Pourquoi j'ai aimé votre livre? parce que j'ai sympathisé avec cet homme et qu'enfin «la lecture obligée des grands classiques, imposée dans mes jeunes années» devenait plaisir, amusement, découverte, véritable apprentissage de la chose écrite. Je n'ai qu'un mot: CONTINUEZ. Je voudrais lire Cher Flaubert, Cher Baudelaire? Cher Balzac, Cher tous ceux qui m'ont été imposés et que je n'ai pas vraiment approchés. […]

Anne Schapiro-Niel, chargée de la communication, éditions Marabout.

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Quoi qu'en dise ton pédant de préfacier (je n'aime pas beaucoup sa suffisance de «spécialiste» auto-proclamé), le premier chapitre fait l'effet d'une bombe!

XXX

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Tu comprendras combien ton Stendhal m'a passionné quand tu sauras que Jeanne, hier soir, me proposait une succulente pipe* comme elle en a le secret. J'ai résisté de toutes mes forces et réussi à continuer ma lecture […]

XXX

* L'auteur de cette lettre avait écrit «un pompier», mais, connaissant Jeanne, je suis sûr qu'il y a un petit flottement dans la terminologie.

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Sec et tendre, tour à tour, et quand il faut, voilà pourquoi nous aimons Stendhal. A; D.; janvier 1952. (sur la page de garde d'un livre stendhalien)

M. le 8 août 1999

Cher Ami,

Sur la dernière page de votre Stendhal, j'ai écrit au crayon: "terminé à regret ce livre délicieux le samedi 7 août". Oui, grâce à vous, j'ai passé le mois de juillet en Stendhalie, lisant chaque soir deux ou trois de vos digressions (il y en a près de 70…) avec parcimonie et avec le plus grand plaisir. Je range votre livre à côté du Stendhal par lui-même de Claude Roy à la couverture vert olive, de beylamour de Peeyre de Mandiargues, du choix de lettres de Stendhal par Emmanuel Boudot-Lamotte sous le beau titre «Aux âmes sensibles», du HB de Mérimée et du Stendhal de Léautaud…

J'ai bien ri à la séquence «Douleurs cuisantes». Ces «carricks» que vous avez essayés par conscience professionnelle!! Je suis allergique aux «carricks» &emdash; ça me coupe les moyens &emdash; mais cela m'a causé parfois quelques ennuis heureusement mineurs (le sida n'avait pas fait son apparition!). Comme Stendhal, la visite du lupanar local m'a toujours semblé délectable (Souvenirs d'Amsterdam, du Pirée, de Cuernavaca, de Séville…).

Oui, Stendhal aurait eu en horreur les voyages organisés de notre époque. Il faut voir dans les rues de M. ces longs défilés de touristes comme des moutons de Panurge derrière le guide porte-drapeau. «Le vrai voyageur, dit Litsen, est celui qui ne sait où il va.»

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//// à suivre/////

CORRESPONDANCE SUR CHER STENDHAL au 10. 10. 99

Courrier reçu d'amis de longue ou de fraîche date, parfois de gens que je ne connaissais pas avant leur lecture du livre. Les textes ne figurent ici qu'avec leur autorisation. Dans quelques cas, le propos se rapporte au manuscrit qui n'était pas très différent du livre publié, excepté les chapitres non retenus, l'épigraphe et la préface.

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Cher Désalmand,

Je te retourne le manuscrit. Je trouve le livre excellent. Pour la qualité des textes (j'aime particulièrement «Le Milanais», «Sauvé !», «La retraite de Russie») Et surtout pour la construction en fragments qui fonctionne parfaitement, permet de briser le caractère didactique du livre tout en le rendant continuellement mobile. C'est à cet égard une totale réussite.

Pour ne pas nuire à la belle unité de ton écriture, je gommerais pour ma part toutes les références un peu faciles au présent: chanson d'Aznavour, Zorro, Popeye ou Roy, et les autres écrivains d'aujourd'hui (sauf quand c'est directement leur lecture qui est concernée).

Ce qui me gêne, c'est le désir de donner une impression de familiarité avec l'auteur &emdash; qui me semble un peu «vulgaire» dans un livre qui ne l'est jamais. Donc les seules choses que je n'aime pas sont le titre et la lettre de conclusion. À mon avis, on n'a pas à se prévaloir ainsi de l'intimité d'un grand écrivain. De mon point de vue, je changerais le titre et terminerais par «Roman à venir» &emdash; qui peut être développé de façon intéressante: un roman qui commencerait à s'écrire et qui viendrait prendre place dans l'essai qui s'achève…

Je suis assez sceptique quant à la possibilité de fonder une collection. Un livre singulier comme celui-là n'autorise pas d'imitation sinon par son auteur. Par sa qualité, le livre tient tout seul et c'est ainsi qu'il doit se présenter au lecteur. […]

Philippe Forest, maître de conférence à Nantes, auteur de L'Enfant éternel (Folio), prix Fémina du premier roman, dont la lecture m'a conduit à abandonner l'écriture alimentaire.

NDLR

On constate que j'ai peu tenu compte des conseils tout en en comprenant bien le sens. Je souhaite en effet accrocher une partie du public par des moyens que l'on peut juger faciles, mais pour l'amener au meilleur.

Dans cette lettre, «Roman à écrire» se rapporte à un chapitre du livre Cher Stendhal ainsi intitulé. N'ayant pas très bien lu ce passage, j'avais conservé l'idée que Forest souhaitait «Roman à venir» comme sous-titre. Pendant longtemps, et notamment pour l'envoi aux éditeurs, le livre s'est donc appelé «Cher Stendhal, Roman à venir». L'éditeur ne trouvant pas ce sous-titre très porteur, au dernier moment, une bouteille de Bourgogne et une bavette à l'échalote aidant, nous avons opté pour le nouveau sous-titre «Un pari sur la gloire». Ce sous-titre, même de dernière minute, me paraît bien convenir à la vie de Stendhal. Le livre revient d'ailleurs à plusieurs reprises sur le thème.

Pour le fait de se prévaloir de l'intimité d'un écrivain, il m'a semblé que cela ne valait que pour un écrivain vivant ou que l'on aurait pu effectivement fréquenter.

L'essentiel reste que cette lettre est l'une de celles qui m'ont le plus encouragé à persévérer dans la recherche d'un éditeur. Une histoire que je raconterai sur le site ailleurs et plus tard

*********************

ECHANGE DE COURRIER AVEC JACQUES HOUBERT

 

Argent dans ceinture le jour de la mort

Page 9. J.H. : Le compte de succession établi par Romain Colomb et publié par Auguste Cordier parle d'argent trouvé dans une ceinture, pas forcément celle qu'il portait au soir du 22 mars 1842. La Notice de Colomb est muette à ce sujet. Le compte en question date de fin 1843, soit plus d'un an après les faits. Voir Stendhal-Club n° 22 du 15.01.1964.

Réponse

Ma source est Crouzet. Je ne me suis pas cassé la tête. C'est l'un des premiers, mais assez rares cas, où entre le fait probable mais non certain et la légende, j'opte pour ce qui fait le plus rêver le lecteur.

Balzac

Page 18. J.H. : " Balzac lui-même s'éloigne un peu ". Écrire cela l'année du bicentenaire et alors qu'expositions, manifestations, publications, rééditions, télévisions focalisent l'attention sur Balzac, relève de la provocation ou de l'aveuglement.

Réponse

Tout ce bruit à l'occasion de l'année Balzac n'a rien à voir avec la qualité littéraire et surtout, ce qui m'intéressait ici, avec l'influence sur ceux qui font la littérature. J'aurais tendance à maintenir que, dans cette perspective, Stendhal est plus " moderne ".

Stendhal poète

Page 89. J. H. : L'Honneur français : ce ne sont pas les seuls vers que le futur Stendhal ait laborieusement composé. Voir, entre autres Letellier.

Réponse

Ayant tout lu, je connais évidemment les vers dont vous parlez. Mais il s'agit de théâtre et je parle du seul poème qu'il ait écrit.

Entrée des Français à Milan

Page 99. J.H. : Entrée " idyllique " des Français à Milan. Ne pas confondre 1796 et 1800. C'est en décembre 1800 que Stendhal écrit la lettre que vous citez. Tous les historiens sérieux (y compris italiens) attestent que l'accueil réservé aux Français en Lombardie en 1796 est bien celui décrit au début de la Chartreuse.

Réponse

Peut-être. Je vais introduire une petite modification dans la troisième édition. Je pense tout de même que les soudards ont dû rapidement indisposer. Et je ne suis pas aussi sûr que vous pour ce qui est des Italiens.

Couleur de De l'Amour

Page 153. J. H. : " Deux petits volumes roses ". La couverture de De l'Amour était d'un papier bleuté. cf. Martineau. Avertissement éd. Garnier, p. XXX.

Réponse

J'ai demandé à Del Litto qui dit, qu'en réalité, on n'en sait rien.

En fait il pouvait y en avoir de différentes couleurs si l'on tient compte de la façon dont on imprimait les livres à l'époque.

Les livres étaient vendus brochés avec une couverture faite d'un papier mince, parfois plus mince que les pages parce que les gens donnaient ensuite leurs livres à relier.

Les libraires-imprimeurs qui jouaient le rôle d'éditeur imprimaient le tirage promis, mais ils ne brochaient pas tout. Ils conservaient les feuilles imprimées à plat et brochaient au fur et à mesure des ventes. D'un tirage à l'autre, on pouvait avoir des couleurs différentes et même pour un seul tirage (cela dépendait des feuilles que l'on mettait dans la presse).

Au récent colloque de la rue d'Ulm, j'ai rencontré un monsieur qui m'a dit avoir toutes les éditions originales de Stendhal. Comme un idiot, j'ai oublié de lui demander son adresse (Monsieur, homme d'affaires travaillant à Paris et à Rome, si vous me lisez, faites-moi signe). Cela pourrait peut-être nous éclairer, mais pas sûr. En effet, quand on reliait, à la différence de ce que font les bibliothécaires aujourd'hui, on ne conservait pas toujours la " couverture " originale.

Complément Jacques Houbert

Quant à l'hypothèse des deux couleurs possibles pour la couverture de De l'Amour, elle ne paraît envisageable que pour la remise en vente chez Bohaire* en 1833. L'édition originale de Mongie avait une couverture neutre de papier bleuté et non rose. Donc je persiste et signe.

*****

*, (Note Désalmand) Bohaire, successeur de De Mongie, essaie, en 1833, de se débarrasser des invendus en relançant le livre avec une nouvelle couverture, pratique courante à l'époque comme je l'explique dans mon livre (p. 214).

Ventes de De l'Amour.

Page 153. J. H. : " 17 exemplaires vendus en 8 ans ". Selon l'éditeur (Martineau l'accuse d'exagérer l'insuccès), il s'en serait vendu 40 en 2 ans. Ce qui est sûr et certain, c'est que, lorsque Mérimée cherche à se procurer un exemplaire du livre après la mort de Stendhal, il n'en trouve pas un seul de disponible chez les libraires (cf. sa lettre à Romain Colomb du 31 juillet 1843, Correspondance générale, VI, p. 692). Se méfier de la légende répandue et entretenue par le principal intéressé du Stendhal écrivain maudit et reconnu seulement à partir de 1880 : ce n'est pas parce que ça fait " joli " que c'est vrai. De fait, dès sa parution, De l'Amour eut un certain retentissement et Balzac débutant y puisa à pleines mains pour sa Physiologie du mariage.

Réponse

Ces arguments peuvent être facilement retournés.

 

Balzac a certainement reçu le livre en hommage. Il ne s'est pas gêné pour puiser dedans justement parce qu'il n'était pas dans toutes les mains.

Même chose pour Mérimée. Si le livre avait été imprimé (et surtout broché) en un très grand nombre d'exemplaires, Mérimée l'aurait trouvé chez un libraire (en neuf ou en occasion) ou chez un particulier. Notons aussi que Mérimée cherche le livre 21 ans après sa parution.

Si les livres de Stendhal avaient bien marché, celui-ci n'aurait pas galéré comme il l'a fait. Sa façon de voir son succès dans l'avenir est une manière de se consoler. Il y a eu des milliers d'écrivains qui ont fonctionné comme lui et qui ont sombré dans l'oubli. Bacon parle des ex-voto et dit que ceux qui sont morts en mer ne viennent pas pour se plaindre. D'où leur valeur relatuve.

Bohaire, comme dit ci-dessus, essaie de relancer l'ouvrage en 1833 avec une nouvelle couverture. Or le livre a été tiré (en feuilles du moins) à quelques centaines d'exemplaires. Et neuf ans après, les rayons du libraire-imprimeur sont encore encombrés. On ne peut pas dire que ce livre ait vraiment " marché ". Il ne sera repris qu'en 1853, onze ans après la mort de Stendhal dans l'édition de Michel Lévy suivie par Romain Colomb.

Mais d'accord pour penser qu'il ne faut pas prendre pour sûr le chiffre donné par Stendhal.

Âge d'Henriette le jour de son mariage

P. 53. L.H. Henriette Gagnon, née le 2 octobre 1757 avait 23 (et non 24) ans quand elle épousa Chérubin Beyle le 20 février 1781. Le premier Henri né le 16 janvier 1782 est mort le 21 (et non le 23) janvier. (Cf. Martineau, Petit dictionnaire stendhalien).

Réponse

Elle était pratiquement à mi-chemin de 23 et 24 puisqu'elle avait 23 ans et cinq mois. Dans la prochaine édition, je dirai " un peu plus de 23 ans ".

Décès du frère aîné

Page 53. J. H. : Le premier Henri, né le 16 janvier 1782, est mort le 21 (et non le 23) janvier (cf. Martineau, Petit dictionnaire stendhalien).

Complément suite à une conversation téléphonique

Né le 16 janvier il est mort au bout de quatre jours, donc le 20 janvier 1782 (Archives municipales, Grenoble GG 112), Arbelet, Jeunesse de Stendhal, p. 38 Martineau, Calendrier de Stendhal, p. 26. C'est Michel Crouzet (Stendhal ou Monsieur-Moi-même, p. 10) qui a répandu la légende du décès un an auparavant " jour pour jour " (donc le 23janvier), suivi par vous et par [ici le nom d'un sympathique collègue]. Cela fait joli et prête à gloser, mais cela n'est pas conforme à la réalité.

Féminisme de Stendhal

Page 192. J. H. : Stendhal n'a pas " rejoint " mais précédé le courant de pensée répandu par les saint-simonistes et fouriéristes. De l'Amour date de 1822 : à cette date, George Sand, âgée de 18 ans, n'avait pas écrit la moindre ligne (sinon des lettres d'adolescentes).

Réponse

Il y avait déjà des courants féministes et plusieurs revues allant dans ce sens en 1822.

Livres cherchés par la Sainte

Page 179. J. H. : " Sainte-Beuve les recherchaient vainement " (ouvrages prétendus de Stendhal).

Réponse

Je ne sais plus d'où me vient l'information.

Livre de Paul Arbelet (non coupé)

Page 200. J. H. : Arbelet est mort en 1936. L'édition du cercle du Bibliophile date des années 60-70. Elle reprenait en l'actualisant par des postfaces l'édition Champion restée inachevée dirigée par Arbelet.

Réponse

Je ne comprends pas cette objection. J'ai tenu en main et coupé ou fait couper par ma documentaliste une édition datant de 1913 qui n'avait rien à voir avec l'édition du cercle du Bibliophile. Donc, comme je l'indique, cet ouvrage n'a pas dû passionner les foules puisqu'il est resté 85 ans sans avoir été coupé.

Les testaments de Stendhal

Page 241. J. H. Il n'y a pas une " quarantaine " de testaments, mais très exactement 21, ce qui n'est déjà pas mal. Se rappeler que notre idole commune abominait l'exagération.

Réponse

Stendhal n'hésite pas à " bourrer le mou " en maintes occasions.

Tout dépend de ce que l'on appelle " testament ". Comme on le sait, Stendhal n'avait pratiquement rien à léguer. Ses testaments se rapportaient donc, dans la plupart des cas, uniquement à ses œuvres. Dans le tome II des Œuvres intimes en Pléiade, il y a effectivement 21 entrées pages 989-1007, mais qui correspondent à 33 testaments. Il faut y ajouter les 7 qui se trouve pages 525-527 et celui qui se trouve p. 427-428. Nous ne sommes pas loin de 40.

Il n'est pas possible de donner un chiffre à une unité près du fait que l'on hésite, dans certains cas, sur la manière de compter.

Date de parution de Mina Vanghel

Page 243. J.H. : Mina Vanghel ne date pas de 1832, mais de décembre 1829.

Réponse

Une note de Stendhal nous dit que le roman est " abandonné " le 29 décembre 1829 parce que " peu fait pour le public français ". Il parle aussi d'une " préface confidentielle " de Colomb faite après janvier 1830. Le manuscrit est " retrouvé par hasard en février 1832 ".

Athéisme de Stendhal

Page 258. J.H. : La formule " Ce qui excuse Dieu, c'est qu'il n'existe pas " n'est pas de première main. Elle est de Mérimée (H. B) qui écrit en 1850 et son authenticité (comme mainte anecdote de l'opuscule) est douteuse.

Réponse

Vous répondez à une question que je me posais.

Conclusion d'ensemble

J. H. Ce ne sont que des pinailleries qui n'empêchent pas que ce livre est bon. Vous donnez envie de connaître et de lire Stendhal. C'est l'essentiel.

Réponse

C'est effectivement, ce que j'ai cherché. Un grand merci. Je tiens compte de tout pour la prochaine édition.

 

 

Sommaire


 

INDEX DES NOMS DE LIEUX.

Afrique, 112.

Algérie, 160, 261.

Allemagne, 35, 148, 265.

Alpes, 12, 30.

Amérique (du Nord), 111, 145.

Angleterre, 136, 144, 145, 198.

Arbois, 227.

Arenthon, 202.

Atlantique, 143.

Autriche 35.

Azincourt, 276.

Barcelone, 151.

Basse-Saxe, 38.

Bastille (prison de la), 103.

Beauce, 125.

Bérézina, 99.

Berlin, 98, 160.

Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 200.

Bons-Hommes (rue des), 254.

Bordeaux, 151.

Boulevard parisien, 10, 16, 77.

Bourges, 112

Brescia, 89.

Brienne, 256.

Brunswick, 134.

Capucines (rue des), 9

Caumartin (rue), 271.

Champ de Mars, 254.

Chartreuse (voir Grande Chartreuse).

Civitavecchia, 9, 17, 22, 27, 59, 136, 148, 149, 203, 209, 210, 267, 272, 273.

Claix, 15, 47, 104.

Clichy (place de), 22.

Clignancourt (puces de), 207.

Colisée (Rome), 140.

Comédie-Française, 211.

Croix (avenue de la, cimetière de Montmartre), 22.

Cularo (ancien nom de Grenoble), 46.

Dauphiné, 12, 104

Dôle, 227.

Dresde, 98, 232, 239.

Drontheim (morgue de, Norvège), 279.

Ebersberg, 155.

Échelles (les), 47.

Elbe (île d'), 135.

Ermenonville, 106.

Espagne 111.

Essling, 205

États pontificaux, 144, voir Vatican.

États-Unis, 143, 144, 145.

Europe, 16, 129, 141, 261.

Florence, 112, 203, 204.

Fontainebleau, 128.

Français (Théâtre des Comédiens), 187, voir Comédie-Française.

France, 12, 59, 62, 70, 98, 144, 168, 187, 216, 265.

Frascati (jardins), 15.

Genève, 29, 163.

Grande Chartreuse, 47, 103.

Grèce (côtes), 218.

Grenade, 116.

Grenoble, 8, 9, 12, 13, 37, 45-47, 49, 50, 56, 61, 66, 98, 112, 127, 151, 165, 202, 228.

Hongrie, 261.

Hôtel de Rouen, 11.

Huveaune (l')), 132.

Iéna (pont d'), 254.

Inde, 111.

Irlande du Nord, 261.

Italie, 12, 16, 21, 35, 47, 70, 82, 98, 99, 111, 112, 139, 144, 154, 164, 165, 180, 202, 238, 259.

Koenigsberg, 116.

Lausanne, 30.

Loire, 69.

Londres, 197.

Lons-le-Saunier, 148

Louvre, 252.

Luxembourg (rue), voir Neuve-du-Luxembourg.

Lyon, 27, 168.

Marseille, 75, 76, 120, 132, 133, 151, 211, 217, 218, 228, 241.

Martyrs (rue des), 85.

Mende, 148.

Mer du Nord, 69.

Midi, 151.

Milan, 15, 21-22 (Milanais, Milanese), 29, 30, 31, 38, 39, 47, 77, 112, 128, 133, 151, 197, 203, 211, 224, 228, 229.

Montmartre (cimetière), 22, ; (rue), 77.

Montpellier, 151.

Moscou, 99, 100, 159, 160.

Mulhouse, 168.

Nantes, 128.

Naples, 112.

Neuve-du-Luxembourg (rue), 160.

New York, 261.

Nogent, 208.

Nord (pays du), 70, 111, 164.

Normandie, 228.

Notre-Dame, 97.

Nyon (Suisse), 29.

Opéra, 271.

Orient, 251.

Oxford, 144.

Padoue, 85.

Paradis (rue de), 75.

Paris, 9, 11, 12, 13, 15, 21, 29, 31, 35, 38, 61, 77, 87, 103, 111, 112, 116, 123, 127, 134, 136, 151, 159, 165, 205, 211, 261, voir Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Bons-Hommes, Capucines, Champ-de-Mars, Clichy, Clignancourt, Comédie-Française, Français, Frascati, Hôtel de Rouen, Iéna, Louvre, Luxembourg, Martyrs, Montmartre, Neuve-du-Luxembourg, Notre-Dame, Opéra, Paradis, Tiquetonne, Tuileries.

Philadelphie, 143.

Pont-Saint-Esprit, 152.

Rolle (Suisse), 29.

Rome, 9, 27, 57, 112, 149, 218, 283.

Rouen (hôtel de), 11.

Russie, 35, 134, 155-161, 180, 181, 197.

Saint-Bernard (col du), 30.

Saint-Hugues (église, Grenoble), 46, 54.

Saint-Omer, 26, 168.

Saint-Pierre de Rome, 139.

Scala (de Milan), 15.

Seine, 254, 255.

Sixtine (chapelle), 231, 232.

Stendhalie (pays imaginaire), 113.

Sud (pays du Sud), 111.

Tiquetone (rue), 77.

Tonnerre, 121.

Toulouse, 151.

Trieste, 136, 203.

Tuileries (palais des, 205.

Tulle, 148

Union soviétique, 261.

Valenciennes, 168.

Vatican, 57, voir États pontificaux.

Velletri, 26.

Verrières, 115, 126.

Vienne, 98, 166.

Volterra, 224, 225.

Waterloo, 99, 144, 159, 171, 205, 244, 272.

Westminster Road, 197.

Sommaire


 

INDEX THEMATIQUE

Abstrait (art), 236-239.

Absurde (sentiment de l'), 243, voir Ennui.

Académie française, 143-144, 281.

Accent (traînard), 12.

Admiration (de Balzac à l'égard de Stendhal), 15-18.

Admiration, 97-101 (pour un grand homme), voir Critique admirative.

Allemand, 111, voir Allemagne dans Fichier des noms de lieux.

Allusions (dans un roman), 170.

Ambition, 88, 135, 147-149, 281.

Américain, 111, 143-146, voir Amérique dans fichier des noms de lieux.

Âmes, (différentes catégories), 23-26, 59-63.

Amis (de Stendhal), 39, 120 (aide pour l'observation), 136 (aide pour obtenir un poste), 202 (à son service).

Amitié, 39, 59, 183-185, 268 (Stendhal comme un ami).

Amour, 15, 41 (comme poussée de fièvre), 160, 195 (révélant un être), 204, 227-230 (perçu dans les paysages), 248-251.

Ancien combattant, 181.

Ange (avec gros cul), 76.

Anglais, 111, 139-141, voir Angleterre dans Fichier des noms de lieux.

Anglaise, 197-198, voir Anglais.

Antiquité (auteurs de l'), 70-71.

Apoplexie, 9, 284.

Arbres, 103-104, 125-129. 227-228.

Archet (jouant sur son âme), 227.

Argent, 33, 50, 51, 59, 125, 133-137, 151, 192 (ressources de la femme), 209-211 (monnaie de l'époque)213-216 (revenus éditoriaux), 282.

Aristocratie (tendances aristocratiques), 65-66, 276, 281, voir Happy few.

Armée, 120 (lieu d'observation), voir Militaires, Campagne de Russie.

Armes (aptitude ou inaptitude aux), 30-31, 34,

Arrivisme, 281, voir Ambition.

Art, voir Abstrait, Figuratif, Impressionnisme, Pompier.

Aspect physique, 33.

Athéisme, 253, voir Dieu.

Au-delà (refus de l'), 253.

Autonomie (dans la conduite de sa vie), 39, 49, 193-196 (chez les femmes),

Aventure, 27-28 (avec une femme), 259 et 263 (vie de l'esprit comme une).

Babilan, 217-221, voir Impuissance.

Banque, 133 (travail dans la).

Bassesse d'âme, 23-26, 59-63, 167-169 (dans les personnages), 265-266.

Beyliste, 19-20.

Blennorragie, 81-85.

Bonheur, 15 (grands moments de), 15-18 (le plus grand), 29-30 (parfait et impossible à décrire), 35-36 (et culture), 63, 110 (impossible à décrire), 132 (rôle de la culture dans l'accès au bonheur), 173 (impossible à décrire), 285.

Bordel, 85, 121, 197-198, 220-221, 284.

Bourgeois, 51, 59.

Caillette (femme de Grenoble), 37.

Campagne de Russie, 155-156, 197

Canaille, 65-66.

Caractérologie, 174-175.

Carrick (préservatifs), 83-85.

Célébrité (de Stendhal), voir Gloire et Postérité.

Chanson, 109-110.

Charlatanisme, 107.

Chasse au bonheur, 22, 25 (bonheur en soi), voir Bonheur

Chien, 22.

Chute (dans l'eau), 253-256.

Chute de Napoléon, voir Napoléon dans Fichier des noms de personne

Chute de Napoléon, voir Napoléon dans Index des noms de personnes.

Cimetière, 22.

Clarté (du style), 257.

Classique, 106.

Clés, voir Allusions…

Code civil, 229 (style).

Code, 108 (pénal).

Commerce, 120 (comme lieu d'observation).

Communication (abence ou présence de), 71, 198.

Complexe d'Œdipe, 55-56.

Connaissance du cœur humain, voir Science de l'homme.

Conseil d'État, 21, 134, 151.

Conseils à sa sœur, 13, 35-44.

Consul à Civitavecchia, 9, 203, 273.

Contradictions (de Stendhal), 281-282.

Conversation, 115-116, 283.

Copie, 117 (pour son choix de vie), 169, voir Modèle, Miroir.

Corrections, 16-17,

Correspondance, 35.

Courage, 258, 284.

Création, 116-117, 180-181 (et mystification).

Cristallisation, 248-251.

Critique admirative, 87.

Critique d'art, 231-240.

Critique littéraire, 15-18, voir Critique admirative.

Croyance (opposée à vérité ou à savoir), 262.

Cryptographie, 19-20.

Culture, 35-36 (et bonheur), 37, 131-132 (façonnant la personnalité), 187.

Danger, 31, 197.

Décoration, 281.

Décristallisation, 41.

Dégoût (à surmonter par l'observateur), 121.

Déguisement, 224.

Démocratie, 67, 276, 281.

Démographie, 53.

Dépression, 161, voir Ennui.

Description, 159 ( d'après perception de l'intérieur), voir Miroir.

Désillusion (ce n'est que ça), 74.

Despotisme, 98.

Destinée, 61-62 (plus ou moins subie), 67 (choisie), 284.

Dieu, 56-57, 258 (mort de), 259, 263.

Dimanche (109-110.

Divertissement (pascalien), 248.

Dollar, 111.

École polytechnique, 12.

Écologie, 125-129.

Édition, 79 (des passages osés), voir Revenus éditoriaux.

Éducation (et ses conséquences), 65-67, 192-193 (chez les femmes), 213-216 (revenus éditoriaux), 261-262 (situation actuelle de l').

Élite, 25-26, 258, voir Happy few.

Emphase (refus de l'), 106- 108, 253, 278-279.

Énergie, 13, 97-101, 258, 282.

Enfance (de Stendhal), 21, 27-28, 174, 227, voir Génie poétique.

Engagement de l'auteur du Cher Stendhal, 8

Engourdissement, // (de l'esprit), 262 (d'une communauté).

Engourissement de l'esprit, 37

Ennui (sens classique équivalant à angoisse existentielle), 161, 243.

Épicurisme, 253, voir Bonheur.

Épinards, 123.

Espagnols, 111, 265, voir Espagne dans Index des noms de lieu.

Esprit de décision, 13.

Esprit, 37 (engourdissement de l'), voir Conversation.

Essence (sens philosophique), 117.

Éthique (recherche d'une), 258, 262, voir Morale.

Étrangers, 26 et 116 (relations avec les).

Exercice physique, 37.

Existence (sens philosophique), 117.

Existentialisme, 117.

Féminisme (et condition de la femme), 13, 37 (femmes en province), 191-196. 281, voir Femmes.

Femmes, 11,12, 254 (goût pour les).

Fiasco, 217-221, 248, voir Impuissance.

Fiction (minée), 254.

Figuratif (art), 236-239.

Frère (de Stendhal), 53.

Funérailles (de Stendhal), 22, 57.

Générosité (âme généreuse), 61, 62.

Genèse de la personnalité, 93.

Génie (comme longue patience), 12, 22.

Génie poétique (selon Baudelaire), 174.

Gloire, 9, 12, 15-18, 244

Grande âme, voir Héros.

Guerre, 155-161, 205 (récit de), voir Armée, Militaires.

Haine, 45-46 (de Grenoble), 49-52 (de son père), 109-110 (des dimanches), 208 (éviter la), 258.

Happy few, 16, 24, 25-26, 248, 258, 275-280.

Hasard objectif, 266.

Héros ou Héroïne, 37 (avec une grande âme), 158 (il n'y a pas de héros).

Homosexualité, 187-189.

Honnête femme (conquête d'une), 78.

Humanisation (de l'homme), 263.

Hypocrisie, 91-95, 107, 112.

Idéal, 132.

Idéologue, 119.

Ignominie, voir Bassesse d'âme.

Imagination, 5.

Impressionnisme, 172.

Improvisation, 115-117, 271-272.voir Invention.

Impuissance, 75, 76, 217-211, 248.

Incompréhension entre les êtres, 71, voir Communication.

Indépendance économique de la femme, 192.

Individualisme, 146.

Influence (positive et répulsive), 105-108.

Influence de Stendhal, 253-256 (sur Camus), 258 (sur Nietzsche).

Insectes, 34.

Internet, 7, 286.

Introspection, 119-120.

Invention, 5, 115-117, 170-171.

Italiens, 111-112, voir Italie dans Index des noms de lieux.

Jésuite, 27, 49.

Journal, 11, 283.

Journalisme (travaux de), 136, 152-153.

Langue française, 247-252.

Lecture, 36 (des grands écrivains dans la formation intellectuelle),

Littérature, 63 (comme contrepoint à la bassesse), voir Purification.

Logique (dans psychologie), 254, 281.

Lucidité, 174-175 (son caractère corrosif).

Lumières, 129.

Lunettes vertes, 223-225.

Lyrisme, 217 (fouterie lyrisme du peuple).

Maladie vénérienne, 12, 81-85, 226.

Maquignon, 202.

Mari (choix d'un), 41-42.

Mariage, 37-38, 41-44, 43 (de Stendhal), 191-192.

Mathématiques, 60.

Médiocrité, 23-26 (refus de la), 187, 267.

Mentula, voir Sexe (organe de la reproduction).

Mer, 112, 227-228.

Mère, 21 (mort de sa), 21, 50, 53-57, 105.

Mésalliance, 71.

Métaphysique, 95-96 (interrogation de caractère).

Militaires, 97-98, 155-157, 160, 187.

Miracle de la Chartreuse., 271-273.

Miroir (roman comme), 167-172.

Modèle, 105, 117, voir Copie, Invention.

Monnaie (de l'époque), 209-211.

Montagne, 103-105, 227.

Morale, 60 (principe de base), 195-196 (morale de la passion l'emportant sur la morale de convention), 259 et 262 (recherche d'une).

Moraliste (Stendhal comme), 262.

Mort (de Stendhal), 9-10, 19 (peur de la), 21, 151-152 (fictive), 216, 284.

Mort, , 21, 216.

Musique, 15, 163-166, 164 (comme purification, 227, 259, voir Littérature comme contrepoison.

Mystification (goût de la), 179-181.

Mythes consolateurs, 258.

Nation, 26 (ceux qui nous ressemblent),

Nature (beauté de la), 15, 103, 105, 227-230

Naturel, 187, voir Hypocrisie.

Neige, 161.

Néologisme, 247-252.

Népotisme, voir Protection…

Notaire, 112.

Nourriture, 34, 123 (épinards),

Noyade, 152-153, 253-256.

Observation, 119-122.

Œdipe, voir Complexe d'Œdipe.

Opiniâtreté, 22, voir Génie (comme une longue patience), 100.

Pamphlet, 124.

Passions, 63, 70, 119, 122, 123, 227, 259, 282.

Pauvres (et riches), 144-145.

Paysage, voir Nature.

Pédanterie, 106.

Pédérastie, voir Homosexualité.

Peinture, 121, 131-132, 171-172, 231-240.

Pension, 120 (lieu d'observation).

Père, 49-52 (haï), 137 (souhaité), 179, 265-266 (père de Michel del Castillo).

Persévérance, 22, voir Génie (comme une longue patience), 100.

Personnage, 60 (absence de bassesse), 208 (nom de), 254 (excès de logique).

Petits faits, 136.

Peuple, 65-66, 125-126, 176-177 (dissolution du), 189 (auteur se mettant à la place du), 281.

Peur (éviter de vivre dans la), 208.

Phrase, 230 (refus de la belle), voir Emphase.

Plagiat, 152, 173-174, 191-202.

Plan (du Cher Stendhal), 7-8.

Poésie, 87-88, 144.

Poffer, 247-248, 281.

Police (surveillance policière), 203-204.

Politique, 164-165 (et musique en Italie), 170 (dans un roman), 194 (et morale).

Pompier (art), 171.

Pornographie, 73-79, 89-90.

Postérité, 17, voir Gloire.

Préfet, 129, 147-148, voir Ambition.

Préservatif, 83-85.

Privilèges, 33-34.

Profondeur, 124.

Progrès, 129, 259, 263.

Prophétie, 145 (sur États-Unis).

Propreté, 158, voir Saleté.

Prosopopée, 128.

Prostituée, 77, 191, 197-198, 203, 220-221, 225.

Protection de son cousin Daru, 148.

Province, 37 (stupidité des femmes en), 35-44, 53, 61 (différence avec Paris), 112.

Prudence nécessaire en société, 24, 25-26, 37, 62.

Pseudonyme, 152, 154, 179-180.

Psychanalyse, 179, voir Complexe d'Œdipe.

Psychologie, 5, voir Science de l'homme.

Pucelage, 31 (perdu par Stendhal), 74 (perdu par personnage féminin).

Pudeur (dans l'expression), 73-74, 79.

Purification, 63 (par la littérature), 164 (par la musique).

Puritanisme, 146.

Raté, 151, 152.

Réalisme, 74, 92-94 (de l'instant), 159-160 (réalisme subjectif), 167-172 (dans roman comme miroir).

Régicide, 242.

Religion, 57 (abence de), voir Dieu.

Relire (se), 93-94.

République, 67.

Résolutions, 35, 117.

Ressentiment, 258.

Réussite sociale, 21,

Revenus éditoriaux, 213-216.

Rêverie, 149.

Révolution française, 144 (influence en Italie), 281.

Riches (et pauvres), 144-145.

Rôle sur son lecteur, 22.

Roman, 116, 167-172 (et vérité), 180-181 (et mystification), 183-184 (sur la manière d'écrire un), 189 (auteur se mettant dans la peau des personnages), 225 (début de l'écriture romanesque).

Romantique, 106, 160.

Saleté, 66 (du peuple), 103 (de Paris), 127-128 (idem), 158, 160 (de la guerre).

Salons, 11, 36, 103, 105, 151, 181.

Savoir (opposé à Croyance), 262

Science de l'homme, 36, 38, 116, 119-122, 133, 139, 159, 163.

Sculpture, 201.

Sécheresse (du style), 257, voir Emphase.

Séduction (pouvoir de), 33.

Sexe (organe de la reproduction), 34, 248.

Sincérité, 259, 270, voir Hypocrisie.

Sœur (Pauline), 12-13, 35-44, 53.

Soleil, 113, 254.

Sots (et demi-sots), 13, 278.

Sots, 13 (indifférence à leurs jugements).

Soupçon (ère du), 173-177.

Sous-conversation, 176-177.

Spontanéité, 113.

Stendhaliens, 19-20.

Style, 16-17, 30, 105, 106-108, 257 (clarté, sécheresse), 278-280, voir Emphase.

Sublimation, 195.

Suicide, 127, 149, 218, 241-245.

Surhomme, 25.

Syndrome de Jean Valjean, 199-202.

Syndrome de Zorro, 199.

Tatillonnage, 67-71.

Testament, 57, 241, 281.

Théâtre (comme projet de Stendhal), 11.

Tilleul, 103-104.

Timidité, 21, 103 (facilitant l'observation).

Titre (de Cher Stendhal), 207-208.

Touriste, 248.

Travail intellectuel, 12, 15, 244.

Tristesse, 110, 141 (chez les Anglais), voir Ennui.

Universitaire, 7, 267 (piques sur les), 15-18 (reconnaissance envers les).

Vanité, 24, 59, 60, 69-71, 122.

Vénérienne (maladie), voir Maladie vénérienne.

Vérité, 91-95 (sur soi), 124, 167-172 (dans roman), 262 (opposée à croyance), 281,

Vérole, 81-85.

Vers, 87-89.

Vert de houx, 269-270.

Vertu, 60, voir Générosité, Âme, Bassesse, Morale.

Vice, 60, renvois idem Vertu.

Vie végétative, 24.

Vieillesse, 22, 63, 120, 160, 267, 281.

Vocation, 133-134, 149.

Volonté, 147.

Vomissement (lié à Grenoble), 45-46.

Voyage, 116, 121 (et observation), 248 (touriste).

Sommaire


AVIS DE RECHERCHE

Peut-on m'aider à localiser les phrases de Stendhal qui suivent ?

Stendhal

1. Assis en silence sur quelque banc de bois à dossier, la tête renversée et appuyée sur ce dossier, notre âme semble se dégager de tout lien terrestre, comme pour voir le beau en face.

2. Pour moi, quand j'y suis plongé, il y a des jours où l'on m'annoncerait que je suis le roi de la terre, que je ne daignerais pas me lever pour aller jusqu'au trône.

3. Le véritable héros fait son action sans se douter qu'elle est belle. (cité de mémoire)

4. 4. Ce sont de tristes raisonneurs que les Anglais ; je ne connais pas de gens plus bavards et plus froids.

Sainte-Beuve

J'aimerais aussi localiser ce texte de Sainte-Beuve.

--- À quarante ans, les uns se font aigres, les autres fades ; d'autres tournent au porc. Moi je me fais loup. je dis : NON, je rôde, et je me maintiens inattaquable dans les grands bois enneigés.

Réponse sur site ou directement à pablodesal@easynet.fr

MERCI

Sommaire


 

À la date du 11 novembre 1999

Peu de manifestations à cette date.

Mercredi 20 octobre 1999

Signature organisée par la librairie Colbert de Mont-Saint-Aignan (près de Rouen). Nombre d'exemplaires signés : zéro.

Jeudi 28 octobre 1999

Cocktail et signature (suivis d'un couscous) organisés par la librairie Marie-vaut-d'âge (50, rue Caulaincourt) et le restaurant Le Djoua (43, rue Caulaincourt). Beaucoup de monde et de livres signés (49 si on prend en compte les quelques personnes qui sont passées à la librairie les jours suivants). Bonne ambiance de fête. L'éditeur a même poussé la chansonnette.

Début novembre à moins que ce soit fin octobre

Louis Bozon évoque le livre au cours de l'émission Le jeu des 1000 francs.

Accusé de réception

À noter que PPPDA (TF1) accuse réception de tous les livres qu'il reçoit. C'est aussi le cas de Jean Morzadec sur France Inter. Le cas est suffisamment rare pour mériter d'être signalé.


Collection« CHER GRAND HOMME »

Principes de la collection

Contenu et principe clé

La collection portera, dans un premier temps, sur des écrivains. Le principe pourra ensuite être étendu à d'autres domaines de la vie artistique ou même politique.

Le titre de la collection («Cher Grand Homme ») est donné à partir du premier livre de la collection intitulé Cher Stendhal, ouvrage écrit par moi. Nous aurons donc des titres comme Cher Montherlant, Cher Flaubert, Cher Montaigne, etc. Ces titres suffisent à indiquer l'esprit dans lequel seront écrits ces ouvrages.

L'auteur chargé du livre aime l'écrivain dont il parle et a envie de le faire aimer. Cela ne veut pas dire que les contradictions de l'écrivain présenté ou même ses défaillances seront occultées. Simplement, d'une façon systématique, il faudra éviter le dénigrement, le côté maître d'école tapant sur les doigts. La bienveillance doit subsister même dans la critique, sans rien masquer cependant.

Procédure

Le livre se présente comme une suite de coups de projecteur. Il se fonde sur le principe une chose à la fois. Ces chapitres-coups de projecteur pourront ne comporter que quelques lignes ou s'étendre sur plusieurs pages. Chaque fois qu'ils auront tendance à devenir trop longs, il faudra les dédoubler.

Ces chapitres pourront porter sur des éléments biographiques (l'anecdote piquante) ou des éléments d'analyse (analyse d'un point d'ensemble, d'un titre, d'une œuvre, d'un personnage, d'une influence, etc.).

Ces chapitres seront agencés de manière à soutenir l'intérêt comme dans une œuvre de fiction. On fera donc alterner l'anecdote et l'analyse, le chapitre long et le chapitre court. Pour les éléments de biographie, on ne se sentira pas obligé de suivre l'ordre chronologique. À titre d'exemple, le premier chapitre du Stendhal porte sur la mort de l'écrivain, le second nous le présente à vingt ans ; un peu plus loin se trouve un chapitre englobant toute sa vie en deux pages.

Il ne faut pas fonctionner comme un universitaire, mais comme un romancier veillant à ce que le lecteur ne lâche pas livre qu'il a en main ou qu'il ait envie d'y revenir. Les titres des chapitres participent de cette manière de voir les choses. J'ai été tenté d'y ajouter chaque fois une épigraphe, mais suis revenu en arrière par crainte de lasser.

Le problème des références

L'ouvrage repose sur une parfaite connaissance de l'œuvre intégrale de l'auteur présenté. Il s'appuiera donc sur de nombreuses citations qui seront évidemment mises entre guillemets à quoi pourront s'ajouter des éléments empruntés à la critique.

Quel que soit le principe adopté (note en bas de page, en fin de chapitre, en fin d'ouvrage) l'amoncellement des références gêne la lecture. Il donnerait au livre ce caractère universitaire que nous voulons éviter. Et pourtant, l'absence de références serait un point faible.

La solution est simple : pas de notes. Il n'y a pratiquement aucune référence dans le livre, sauf quelques-unes, sans peser, au cours du texte. Mais toutes les références sont sur une adresse Internet indiquée en fin d'ouvrage. En ce qui me concerne, je compte même mettre à la disposition des internautes l'ensemble des fichiers à partir de quoi a été élaboré l'ouvrage (et donc beaucoup plus d'éléments qu'il n'y en a dans le livre). Cela constituera pour les étudiants et même les chercheurs du monde entier un outil de travail exceptionnel.

Public visé

Nous souhaitons toucher une partie du grand public : des gens relativement cultivés ou aspirant à la culture, mais qui ne peuvent pas consacrer beaucoup de temps à la lecture.

Le caractère éclaté du livre, le corps et l'interlignage seront adaptés aux conditions de la lecture d'aujourd'hui, conditions elles-mêmes « éclatées ».

Les anecdotes piquantes, les analyses enlevées ont pour but d'instruire en distrayant selon le principe cher à nos classiques. Nous devons avoir la rigueur du (bon) universitaire et le sens de la communication du (bon) journaliste.

Le livre, sans être le moins du monde didactique, pédagogique, pourra cependant, grâce aux synthèses qu'il contient, apporter un aide appréciable aux étudiants qui ont l'auteur au programme. Sans compter le fort contingent de professeurs ignares qui doivent faire des cours sur un auteur qu'ils n'ont pas lu.

À titre d'indication, on peut être certain de voir prochainement Stendhal au programme du bac. Si l'ouvrage est bien diffusé, cela entraînera à coup sûr une flambée du Cher Stendhal. Ce livre contient, en effet, des synthèses vigoureuses sur des points fondamentaux que le lycéen ou l'étudiant ne trouvera pas ailleurs.

La langue

Ces chapitres-coups de projecteur devront être écrits dans une langue claire et vive, ensoleillée. Tout jargon doit être banni.

Cependant, il n'est pas question de s'en tenir aux principes enseignés dans les écoles de journalisme (pas de phrases de plus de dix-sept éléments ; vocabulaire se limitant aux 2 ou 3000 mots de base). Ces livres doivent être écrits. Il n'y a aucune restriction dans le choix des mots. Simplement, il faut s'arranger pour que lorsque l'on utilise un mot qui peut poser problème à un public moyennement cultivé, ce qui précède ce mot permette de le comprendre quand il arrive. Par exemple, quand j'emploie néologisme, les lignes qui précèdent font que, même celui qui flotte sur le sens de ce mot n'a aucun problème quand il le rencontre.

Pour Stendhal, j'ai un peu appliqué le principe de Sainte-Beuve selon lequel il faut tremper sa plume dans l'encrier de celui dont on parle. Ce ne sera pas une obligation, mais le principe peut-être évoqué dans la note adressée aux auteurs. Ainsi, un chapitre du Montherlant peut se présenter comme une scène de théâtre, un chapitre sur Jules Renard comme une suite de formules concises, un chapitre sur Maupassant comme une nouvelle, etc.

La seule difficulté est de ne pas passer du pastiche à la parodie. Par ailleurs, le procédé utilisé d'une manière trop systématique risque d'être lassant.

Les auteurs

Il nous faut des auteurs sachant écrire. Ce qui nous conduit à écarter une bonne partie des universitaires et à leur préférer des écrivains.

Ces livres demandent une connaissance en profondeur de l'intégralité de l'œuvre concernée. On ne s'adressera donc qu'à des auteurs ayant déjà une parfaite connaissance de l'auteur présenté. À titre d'exemple, j'ai pensé à Matzneff pour Montherlant ou à Jean d'Ormesson pour Chateaubriand. Les universitaires ne sont pas écartés par principe et l'on pourrait très bien envisager de confier à Pichois le livre sur Baudelaire.

L'essentiel est d'avoir un véritable auteur qui écrive le livre avec plaisir et qui s'implique parce qu'il a envie de faire aimer ce qu'il aime.

On aurait pu envisager de s'adresser, à l'occasion, à un faiseur doué capable de s'adapter au cahier de charges. Mais ce serait une erreur. S'il doit lire l'intégralité d'une œuvre qu'il ne connaît que partiellement, et s'en imprégner, nous devrions lui verser des à-valoir trop importants. Celui qui se lance dans l'entreprise doit, au moment de la signature du contrat, avoir lu l'intégralité de l'œuvre et en connaître le contexte. C'est la seule condition pour pouvoir écrire le livre rapidement, ce qui est un gage de vivacité.

Le directeur de collection

Je pourrais, au rythme d'un livre tous les quatre mois, produire un Cher Montaigne, un Cher Jules Renard, un Cher Flaubert, un Cher Rousseau, un Cher Proust, etc., à partir des écrivains dont j'ai lu l'œuvre dans son intégralité. Avec l'aide de ma documentaliste, je pourrais même enchaîner sur d'autres personnalités.

Cette solution qui me tente parfois me paraît cependant devoir être évitée. Il vaudrait mieux que je me consacre tout entier à mon travail de directeur de collection quitte à faire un livre de temps à autre. Avec Cher Stendhal, je « donne l'exemple », montrant aux auteurs potentiels que je dirige que je suis capable de faire ce que je leur demande. Il s'agit évidemment d'un modèle ouvert, encore que… Disons que la discussion reste ouverte entre l'éditeur, les auteurs et le directeur de collection.

L'acceptation du manuscrit dépendra de moi, mais aussi de l'éditeur, ce qui me permettra de mieux surmonter mon point faible (parfois trop d'indulgence avec un ami même s'il est de fraîche date).

Illustration

Même si elles marchent très bien commercialement parlant, je n'aime pas beaucoup des collections comme la collection Découverte de Gallimard où l'iconographie étouffe le texte. Le directeur de cette collection a même dit dans la presse : &emdash; « Ce sont des livres qu'on ne lit pas, mais qu'on zappe. », ce qui me paraît assez triste.

Je suis donc pour des livres qu'on lit. Le problème de l'iconographie reste cependant posé. Je vois les choses ainsi.

Une première édition sans iconographie, avec une typo soignée et d'une grande lisibilité. Couverture en quadrichromie ou avec jaquette. Livre entre 75 et 95 francs.

L'édition illustrée pourrait être envisagée après en cas de succès avec une perspective de passage en France Loisirs. Dans l'état actuel de ma réflexion, tout en sachant que je vais faire hurler les maquettistes, je souhaiterais que le livre comporte deux parties distinctes. La première comportant le texte de l'édition courante, la seconde étant consacrée à l'iconographie. L'iconographie serait, dans ce cas, commentée avec soin, par l'auteur ou un spécialiste. Ainsi, les différents portraits de Stendhal seraient analysés aussi bien du point de vue de la critique externe que de la critique interne. Je commence à devenir universitaire. Je m'arrête.

Rajout

J'ai terminé par une lettre à Stendhal. Je me demande s'il ne faudrait pas instituer ce principe d'une lettre à l'auteur en fin d'ouvrage, sans que cela soit une obligation absolue. Cela justifierait un peu plus le titre et pourrait donner lieu à un exercice de style intéressant.

Autre rajout

Je me rends compte que j'ai été guidé par un autre principe : la volonté de tout dire sur l'écrivain dont on parle ; ne pas présenter un auteur mis en conformité pour figurer dans les manuels scolaires. On dit tout. L'homme est présenté dans sa réalité complète et complexe, même si cela doit détruire l'image que le public a de lui et indisposer les bibliothécaires bien pensants.

Il n'en finira pas

Encore une chose. Qui m'est venue à l'esprit en lisant le livre de l'un des éditeurs potentiels. Quelqu'un m'a demandé : &emdash; Pourquoi Stendhal ? J'ai eu de la peine à trouver une réponse satisfaisante. Pourtant, il me semble que j'avais une idée derrière la tête, qui aurait valu, il est vrai, pour Montaigne ou Camus. Cette idée pourrait se résumer ainsi : il se dégage de l'œuvre de Stendhal lue dans son intégralité un art de vivre qui peut nous aider à répondre aux interrogations du temps.

Nous sommes dans une société un peu déboussolée, sans idéologies mobilisatrices (ce qui n'est pas obligatoirement un mal), à la recherche de quelques valeurs sûres. J'aimerais que les études des auteurs présentés contiennent des éléments aidant à répondre à ces interrogations. Rien de moralisateur, mais des éclairages, des réflexions sur l'être humain permettant d'asseoir le jugement. C'est pourquoi, il n'est pas question de s'en tenir au biographique. Dans ce biographique, il n'y aura rien de romancé, même si une grande attention est portée à la mise en forme. Les événements évoqués pourront déjà, dans certains cas, susciter la réflexion. Mais d'autres chapitres dégageront les éléments d'une vision du monde : comment cet homme a fait face à ses contradictions et à celles de son époque.

Pas d'entre-mangeries universitaires

Il est évident qu'il faut réfuter les points de vue qui ne nous satisfont pas. Mais toutes ces querelles minables doivent être écartées. Le seul objectif est de servir l'auteur dont on parle. Il n'est pas important de montrer que tel ou tel a tort. Il suffit de bien défendre le point de vue auquel on croit. Celui qui défend la thèse contraire nous aide d'ailleurs souvent à le faire. L'absence de références ou leur rareté (dans l'ouvrage papier) devrait rendre facile cette sérénité


 

Deuxième édition

Le livre a été fabriqué en juin mais mis en place dans les librairies le 15 septembre (pour éviter les vacances et la rentrée scolaire). Le premier tirage était de 1 000 exemplaires A la mi-novembre 99, nous préparons déjà la deuxième édition.

La première édition était déjà très propre. Il y a cependant 80 pages de corrections sur 288 (style, coupures de mots, rares fautes d'orthographe) d'où un surcoût de 3 000 F auquel participe l'auteur.

Prix littéraires

Je rêvais de la bourse Goncourt de la biographie quand j'ai appris qu'elle avait été décernée depuis deux mois. Pour toutes ces questions de prix littéraires voir le Guide Cartier des prix et concours littéraires de Bertrand Labes au Cherche-Midi (qui a remplacé le Guide Mont-Blanc suite à un changement de sponsor). Comme il a fallu envoyer 21 livres pour ce prix, j'ai demandéaux organisateurs si l'on ne pourrait pas avoir un petit retour, par exemple une note de synthèse sur l'avis du pré-jury et, éventuellement du jury.

Le prix a été décerné à un livre sur Colette (Brunet et Pichois). Ce n'est pas grave. Il y en a d'autres. On vous tient au courant.

 

 


OU TROUVER LE LIVRE ?

Librairie Champion, 7 quai Malaquais, 75006 Paris

On peut passer commande chez Champion qui a l'habitude des expéditions. Bon de commande ci-dessous.

OU TROUVER LE LIVRE

Le livre se trouve notamment dans ces librairies

Si vous avez de la peine à vous le procurer, vous pouvez utiliser le bon de commande ci-dessous.

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Grenoble, La Bouquinerie.

Paris, Librairie de Paris, Place Clichy.

Paris, Librairie Marie Vaut d'âge, 50, rue Caulaincourt, 75018.

Paris, FNAC des Ternes et Virgin Megastore des Champs Élysées.

Brives, Librairie des Trois Épis.

Ussel, Librairie Ventadour.

Les libraires souhaitant figurer sur cette liste peuvent nous joindre.

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LIBRAIRIE HONORÉ CHAMPION

7, Quai Malaquais 75006 Paris. France - Tel (33) 01.46.34.07.29- Télécopie: (33) 01.46.34.64.06

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TITRE : Paul Désalmand.Cher Stendhal, un pari sur la gloire

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Articles

Paul Désalmand:

Cher Stendhal ( le dossier)

Cher Stendhal ( le dossier)

Stendhal, Sartre et la morale

Stendhal et Nietzsche

Stendhal et les petits pois- Stendhal et le zeugme

Stendhal inconnu au bataillon

Armance: combien d'éditions?

Le stendhalien de la Butte

Stendhal et le voisin de palier

Roman premier et roman ironique

René Servoise:

Le merveilleux dans dans La Chartreuse de Parme.

Des séjours parisiens d'Henri Beyle au Paris de Stendhal

Stendhal diplomate

Stendhal et l'Europe

 

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