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Texte paru dans: Stendhal 1783-1983. Programme cinéma Janvier-Avril 1983

STENDHAL A L'ECRAN

Depuis les débuts du cinéma, l'adaptation à l'écran de l'oeuvre romanesque stendhalienne n'a pas cessé de tenter les metteurs en scène, preuve indirecte de la fascination exercée par cette oeuvre. La liste de ces adaptations est assez longue, mais il ne paraît pas inopportun de les recenser, car elle montre d'une manière plus éloquente que nous ne saurions le dire que Stendhal a été de tout temps une des principales cibles du cinéma:

  • LE ROUGE ET LE NOIR: Mario Bonnard, 1920; G. Righelli, 1929; Claude Autant-Lara, 1958; Serge Guerrassimov, 1977.

    LA CHARTREUSE DE PARME: Christian Jaque, 1962; Bauro Bolognini, 1981.

    LUCIEN LEUWEN: Claude Autant-Lara, 1966. LAMIEL: Jean Aurel, 1966.

    L ABBESSE DE CASTRO: Armando Crispino, 1974.

    VANINA, VANINI: Roberto Rossellini, 1961.

    DE L AMOUR: Jean Aurel, 1963.

Comme l'on devait s'y attendre, chacune de ces productions a suscité des protestations, les critiques littéraires criant à la trahison parce que le réalisateur ou n'avait pas tout montré ou avait montré plus qu'il ne fallait, ou encore il en avait rajouté de son chef. Mais, surtout, c'est l'éternel problème de la légitimité de la transposition qui a été relancé; elle a fait l'objet de débats dans plusieurs congrès et de nombreuses publications où partisans et adversaires se sont affrontés et ne se sont pas ménagés. Ainsi, pour n'en donner qu'un seul exemple, dans un numéro de la "Revue des Lettres Modernes " consacré à Cinéma et roman. Eléments d'appréciation, Alexandre Astruc n'a pas dissimulé son hostilité à toute adaptation parce que, écrit-il, "la littérature de Stendhal, comme toute la littérature du XVIIIe siècle dont il sort directement, est une littérature de rapport intellectuel; c'est une littérature où le style est un style abstrait, où il n'y a jamais aucune vision mouillée, humide, du monde, mais une espèce de jugement moral, ironique des choses; cette dimension est directement, en tout cas, impossible à rendre à l'écran; elle ne peut l'être que par l'intermédiaire d'une adaptation de théatre avec des dialogues ".

Sur d'autres prises de position, on peut aussi consulter le recueil, plus récent, publié par V. Del Litto, sous le titre Stendhal Balzac, réalisme et cinéma ( éd. CNRS, 1978 ).

Cet argument, ainsi que d'autres qu'il n'est pas possible de mentionner ici, renferme du vrai. Néanmoins il n'a pas réussi à détourner les metteurs en scène de la sollicitation de Stendhal. C'est à se demander si -exception faite de certaines solutions de facilité ou d'entreprise commerciales- ils n'ont pas senti, consciemment ou inconsciemment qu'il est souvent arrivé au romancier -et même très souvent- de manier davantage la caméra que la plume, ce en quoi il doit être, une fois de plus, considéré comme un précurseur.

Mais "faire du Stendhal " n'est pas chose facile. Les adaptations énumérées plus haut ne sont certes pas du même niveau. En dépit de leur talent, de leur expérience, de leur mérite, les metteurs en scène -tels Roberto Rossellini ou Jean Aurel - n'ont pas réussi à vaincre les difficultés, à gagner le pari de s'élever à la hauteur de l'écrivain. On ne décèle guère dans leurs films, parfois brillants et foisonnant de trouvailles, ce qu'il faut appeler le génie stendhalien Sans tomber dans le mauvais goût d'établir un palmarès, on doit reconnaître que seul LE ROUGE ET LE NOIR d'Autant-Lara se détache nettement du lot des films dits stendhaliens et demeure en quelque sorte un classique: c'est un film aux dimensions raisonnables où l'écriture cinématographique transpose, sans la trahir, l'écriture romanesque, et où l'heureux choix des acteurs (Gérard Philipe, Danielle Darrieux, Antonella Lualdi), magistralement dirigés, a donné un visage charnel, et durable, aux personnages créés par l' imagination du romancier.

En définitive, la controverse sur l'adaptation à l'écran d'oeuvres romanesques ne serait-il pas un faux problème ?

V. DEL LITTO.

 

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